@Zatara
Je vous trouve injuste avec cette critique ci de Michéa dans la mesure où il me semble évident qu’il a traité ce problème sous diverses formes et avec différents angles d’attaque. Je vous conseille par exemple de lire son La double pensée et vous trouverez un exposé assez subtil sur deux des trois fronts qui vous intéressent (racial et sexuel, religieux je ne me souviens pas l’avoir vu aborder ce point, mais je n’ai pas lu tout Michéa non plus), en les replaçant dans son cadre d’analyse habituel qui est capitalisme et libéralisme politique et culturel. La question de la nation est aussi abordée par lui de manière récurrente avec son analyse sur l’idéologie "mondialiste" qui imprègne les élites capitalistes et libérales aux manettes actuellement de manière devenue sans partage ni même "démocratisme" d’ailleurs. Ce qui me fait remarquer au passage vite fait que j’aimerai bien lire du Michéa sur la question démocratique qui me semble centrale, mais il n’y a pas grand chose de substantiel à se mettre sous la dent à ma connaissance.
Par contre, vu que vous vous intéressez beaucoup aux questions du numérique, je vous avoue que pour ma part Michéa sur ces questions me laisse sur ma faim. Il ne voit ce phénomène que sous l’angle d’une sorte d’extension exacerbée du capitalisme, ce qui me semble bien étroit comme regard.
@Zatara : Michéa est très intéressant mais il se garde bien, aussi, de démonter certains ressorts de ce qu’il dénonce...
A quels ressorts pensez vous ?
@Zatara
Ca devrait vous intéresser. D’autant plus que cette analyse de Michéa peut et doit je crois s’étendre bien au delà du cas concerné ici avec par exemple la visite au camps, je veux dire s’étendre à ce que nous voyons se déployer dans le pays de manière bien trop générale.
Une figure parentale simplement répressive dira à son enfant : "tu dois aller à l’anniversaire de ta grand-mère et bien t’y tenir même si tu t’ennuies à mourir - je ne veux pas savoir si tu veux y aller ou non, tu dois y aller !" Par contraste, la figure surmoïque dira au même enfant : "Bien que tu saches très bien à quel point ta grand-mère a envie de te voir, tu ne dois le faire que si tu en as vraiment envie - sinon tu ferais mieux de rester à la maison !"
La ruse du Surmoi consiste à faire croire en cette fausse apparence du libre choix, qui est en réalité un ordre encore plus puissant : non seulement "tu dois rendre visite à ta grand-mère quel que soit ton désir", mais "tu dois être ravi de le faire !" On devine la réponse des parents [si l’enfant refuse] : "Mais comment peux-tu refuser ? Comment peux-tu être si méchant ? Qu’est-ce que ta pauvre grand-mère a fait pour que tu ne l’aimes pas ?"
Là où le détournement patriarcal de l’autorité paternelle ordonne essentiellement l’obéissance à la loi, le désir de puissance matriarcal se présente sous des formes bien plus étouffantes. Il fonctionne d’abord à la culpabilisation et au chantage affectif sur les modes de la plainte, du reproche et de l’accusation.
La première forme d’emprise institue un ordre principalement disciplinaire, commandant la soumission totale du sujet dans son comportement extérieur. La seconde institue un contrôle infiniment plus radical ; elle exige que le sujet cède sur son désir et adhère de tout son être à la soumission demandée, sous peine de se voir détruit dans l’estime qu’il a de lui-même. Alors que l’ordre disciplinaire est par définition toujours frontal (ce qui rend possible à la fois la conscience de l’oppression subie et la révolte contre cet ordre), le contrôle matriarcal exercé sur un sujet "pour son bien" et au nom de "l’amour" qu’on lui voue, tend à fonctionner sous des formes beaucoup plus enveloppantes et insidieuses, de sorte que le sujet est presque inévitablement conduit à s’en prendre à lui-même de son ingratitude et de sa noirceur morale.
Il est psychologiquement impossible à une mère possessive de vivre sa folle volonté de puissance autrement que comme une forme exemplaire de l’amour et du dévouement sacrificiel. Il est ainsi inévitable que la main invisible de la domination patriarcale finisse par concentrer sur la main invisible de la domination matriarcale toutes les mises en question du pouvoir coercitif. C’est pourquoi le lent démontage historique des sociétés disciplinaires, oeuvre principale de la modernité avancée, ne se traduit jamais par l’accès du grand nombre à la belle autonomie promise. Faute d’une critique intégrale des mécanismes de la domination, que le matérialisme libéral interdit par principe, ce démontage méthodique conduit au contraire à la mise en place progressive de sociétés de contrôle, soumises à l’autorité croissante des "experts" et baignant dans un étrange climat d’autocensure, de repentance et de culpabilité généralisée.
@Zatara
Je tiens à faire une distinction entre les petits serviteurs endoctrinés (quelle que soit leur doctrine, donc de manière générale) et les stratèges pleinement conscients des enjeux de toussa (quel que soit le toussa).
Après, qui est l’un, qui est l’autre, faut creuser.
@Zatara
Oui, cette école existe.
A mon avis l’endoctrineur du docu n’est qu’un simple imbécile endoctriné lui même, qui remplit sa tâche avec ferveur en pensant faire le bien ; l’ "ordinaire" serviteur comme disait Arendt des fonctionnaire nazis (oups !).
Par contre, il y a des stratèges, des qui pensent, des qui calculent, des qui savent. Ceux là devraient être... jugés disons...
@Zatara
La haine, la peur, si proches.
La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine ... mène à la souffrance.
Mais il est difficile de résister à la colère quand on a compris les intentions si basses de certains qui abiment entre autre cette jeunesse et imposent sournoisement des dictats de manière inacceptable ; ces intentions peuvent se résumer en un mot : pouvoir.
@Zatara
Doc : https://www.youtube.com/watch?v=loNPmYUUzFs
Très intéressant docu. Notamment la scène en visite au camps de concentration, avec le garde chiourme endoctrineur, est stupéfiante,
@jeanpiètre
Pour parler clair, que Asselineau dévoile la minablerie d’ensemble et la pourrissure politicienne de gens comme Le Pen Mélenchon ou Dupont Aignan ne me gêne pas.
@pegase
Certes, je connais ça. Vous me parlez toujours comme si je ne connaissais pas ça, c’est pénible à force...
Mais ce qui est plus pénible encore c’est que vous semblez incapable de comprendre que je peux être à la fois
à la fois convaincu par la nécessité pour plusieurs raisons du Frexit (et de la fin de l’UE)
et à la fois convaincu par mon analyse et de son mental et de son programme que ce Asselineau est la caricature à l’extrême de quasi toutes les tares du "républicanisme" et de ses dogmes, et que je ne le souhaite surtout pas aux responsabilités pour cette raison, pour le bien du pays et des Français de 2017 et plus.
A la fois.
A la fois.
A la fois.
A la fois.
Rajout important : il a dit aussi hier dans le même itw ceci : « Ma ligne, ce n’est pas le Frexit »
https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0301004330722-jean-luc-melenchon-je-suis-un-independantiste-francais-2137436.php
@pegase
Hier, Mélenchon :
« Le mot ‘souverainisme’ nous aurait convenu s’il n’avait pas été utilisé dans un sens nationaliste qui ne convient pas à notre façon de voir. Si je suis souverainiste, c’est au sens de la souveraineté du peuple. Je suis plutôt un indépendantiste français »
-> la question alors est de comprendre pourquoi les gauchards caricaturaux (Mélenchon Ruffin, Lordon, etc toute la clique de ces minables idéologisés quasi hors peuple) un jour tapent sur UE et le lendemain tremblent de voir la fin de UE.
Quels sont les ressorts de leurs tortillages du cul, d’où ça vient dans le fond ? Je vois disons 3 types de ressorts principaux. Et vous, vous les voyez comment voyez leurs ressorts ?
@Belenos
Nous avons là affaire à deux "extrêmistes" en effet. Une caricature de républicain "extrêmiste", et une caricature de gauchard "extrêmiste".
Bien que leur maladie s’exprime sous des formes différentes ils sont semblables en maladie : l’extrêmisme, l’absolutisme du dogme adopté.
Aucun des deux n’est capable de questionner ses dogmes respectifs. Et comme dirait quelqu’un ils sont tous deux vis à vis et autour de leur dogme respectif dans la surenchère mimétique perpétuelle.
@Joe Chip
Je crois que ceci
Alors que le débat contemporain qui doit avoir lieu dans ce pays est : république VS démocratie ; tant la république est de tant de manières un empêchement à une démocratie et une antithèse d’une démocratie de tant de manières.
@Joe Chip
Ce qui me dérange c’est cette opposition mise en scène entre républicains et royalistes. Elle est ancrée dans le XVIIIe. Nous sommes en 2017. Que cela intéresse les historiens qui étudient ce qu’il s’est passé il y a bientôt 250 ans, ou encore les républicains dévots car cela légitime leur "république", ou les fossilisés et récitants en tous genre recroquevillés sur leurs apprentissages et leurs messes le doigt sur la couture, normal dirais je
Asselineau le "républicain" caricatural dans à peu près tous les domaines, dont le mental est l’expression d’à peu près toutes les tares de la "république" et de ses dogmes, ma fois rien d’étonnant.
Ce genre d’opposition factice sert mine de rien à légitimer les "républicains", et leurs dogmes.
Alors que le débat contemporain qui doit avoir lieu dans ce pays est : république VS démocratie ; tant la république est de tant de manières un empêchement à une démocratie et une antithèse d’une démocratie de tant de manières.
@Alban Dousset
Je préfère aussi le terme de système.
Votre intuition rejoint peut être la vision d’Aristote sur le système social grec, et les notions d’autoorganisation par interactions et d’autonomie des personnes.
Mais par ailleurs, le système global, la société, où sont actifs et des acteurs et des sous systèmes très structurés (politique / législatif-juridique-gouvernemental, économique, médiatique, éducationnel, eccetera eccetera :) ) ne doit pas pour autant être négligé à mon avis dans l’explication de ce qui vous intéresse.
Le cas du système médiatique par exemple, et son évolution, vous parlera sans doute. Si il y a effectivement un semblant d’autonomie et d’autorégulation, il y a bien un ensemble de contraintes et de normes devenant il me semble de plus en plus contraignantes et normatives.
Cet amoncellement de contrainte et de normes produisant en réalité le contraire de la société vue par aristote, la tendance résultante étant alors celle du moins de diversité moins de liberté et donc moins d’autonomie et d’autoorganisation.
Et ces contraintes et ces normes sont bel et bien imposés par l"intermédiaire de systèmes très structurés, le contrôle n’étant pas exercé uniquement par autoorganisation mais de manière hiérarchisée et procéduralisée. Et ceux qui mettent en place ce contrôle, le mettent de plus en plus en place, ne sont pas des quidams. Ils sont la production de ces systèmes emboités (politique, économie, media, etc) et très formalisés. Regardez donc le poids des ministères, du CSA, etc, (laissons de côté sur cette rapide analyse les pouvoirs économiques et d’autres, la grille marxiste a des limites et le focus politique/admisnitraitf suffit pour l’exemple) dans la promotion de ces contraintes et normes, et dans le contrôle de leur exécution, contrôle pouvant aller jusqu’à la punition.
Bien entendu, vous pourrez me dire que ceux qui ont acquis ce pouvoir dans ces institutions très structurées l’ont acquis car le système global et ici en exemple le sous système mediatique l’ont acquis par simple autoorganisation, mot que je remplace ici par cooptation et autorégulation, et que la promotion de ceux là est donc non dirigée, et que les contraintes et les normes imposées sont non dirigées, "émergent".
C’est donc bien compliqué en effet.
Reste que à l’arrivée le système produisant de manière "plus ou moins dirigée" une réelle oligarchie extrêmement homogène en "pensée" et occupant les places d’où se diffusent normes et contraintes vers le plus grand nombre, cette dimension bien réelle de type oligarchique qui me semble difficilement contestable, remet en question le postulat selon lequel la balance pencherait plutôt vers le "non dirigé".
Eccetera eccetera
@maQiavel
C’est très beau et très juste ce que vous avez dit là
Je me demande si cet entre-soi hermétique flotterait si plongé dans la Seine.
Oups
L’estimable Alban Dousset (aka Mister Eccetera Eccetera
- taquinerie et remarque sur la forme) emploie souvent le terme de "système".
@dadyBoo
Grotesque synthèse !
Auquel je rajoute que non seulement il défend le "système républicain" tel quel comme vous dites mais ce que vous n’avez pas compris c’est qu’il est l’incarnation dans quasi tous les domaines des pires tares de ce système et de ses dogmes.
Entre les bouchés affamés et les "militants engagés" complètement abrutis de dévotion et de monomanie comme les 3 autres, que de rencontres intéressantes sur ce fil !!!
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération