La censure actuelle en France me semble correspondre à ce qu’on a appellé "la pensée unique" ou encore "le politiquement correct". Il y a ainsi des sujets tabous sur lesquels il vaut mieux ne pas, publiquement, s’exprimer. Hier c’était l’homosexualité. Aujourd’hui par exemple, c’est le négationisme, ou le racisme, ou encore, en France, la non possession de soi, qui vous interdit, de monnayer un de vos organes. Ce sont des sujets dont on ne peut pas débattre, pour la bonne et simple raison, qu’il n’y aurait rien à débattre. Les causes sont entendues. Les remettre sur le tapis expose aux plus grands embêtements. Il en était ainsi aux temps de la théocratie chrétienne, ou s’interroger publiquement sur l’existence de Dieu, ou les raisons de Dieu, exposaient aux plus grands risques. La censure serait l’autre face du tabou, et bien sûr, a un caractère historique, c’est-à-dire provisoire dans une société donnée, un milieu humain donné. Ce caractère historique d’une censure ou d’un tabou n’enlève rien à leur virulence, tant qu’ils ne se sont pas "dilués", je dirais, mentalement. Un tabou en passe, ou en cours, de "se diluer",à son rythme il s’entend,est, par exemple, l’euthanasie assistée en fin de vie douloureuse ou dégradante. Le propre de l’espèce humaine est la pensée. Pour faire court, la pensée universelle. Mais là où cette pensée universelle devient digne, c’est quand elle prend sa responsabilité personnelle. C’est-à-dire que l’on pense plus loin. Mais pas sans risque.