Il existe donc une
"Coordination contre le racisme et l’islamophobie" et, dans cette
émission de France Culture, son représentant a montré à plusieurs reprises que
le rapprochement entre les deux concepts totalement étrangers l’un à l’autre
n’est pas seulement dans l’intitulé de cette coordination.
On se serait cru revenu, parfois, en octobre 2006
quand Pascal Boniface expliquait dans Témoignage Chrétien que Robert
Redeker, dans son fameux article du Figaro, avait sept ou huit fois fait preuve
de "racisme" en montrant son aversion pour l’islam, selon lui haineux
et violent, et que, par conséquent "ses propos auraient pu même avoir une
suite sur le plan juridique, car il contredit très nettement les lois
françaises sur l’interdiction de propager la haine raciale".
Ce texte, dans lequel la réalité est inversée - c’est
celui qui voit de la haine quelque part qui est accusé de la propager - et
déformée - l’aversion pour une religion est identifiée à du racisme - a été
beaucoup imité. On peut encore le lire ici :
"L’engrenage de la haine" de Pascal Boniface
http://www.iris-france.org/Tribunes-2006-10-05.php3
Cette petite infamie qui a fait tant de dégâts, et
que j’ai trouvée dans un journal chrétien qui fut longtemps pour moi
exemplaire, a été pour beaucoup dans ma décision de dire en clair mon
islamophobie :
"Je suis sereinement islamophobe" (oct 2008) :
http://www.ripostelaique.com/Je-suis-sereinement-islamophobe.html
A l’exception d’Alain Laurent, qui fut clair, les
participants à la présente émission, comme d’ailleurs les premiers
commentateurs ci-dessus, ne semblent pas avoir été beaucoup choqués par cette
confusion entre islamophobie et racisme. Il est vrai que Caroline Fourest était
présente et qu’elle a beaucoup contribué à la propager elle-même. Certes elle
le fit "a contrario", en demandant qu’on n’utilise pas le mot "islamophobie"
parce qu’il était, selon elle, une création de Khomeiny.
Aurait-elle enfin ouvert les yeux ? Il m’a
semblé que c’était elle qui, à la fin de l’émission, proposait d’utiliser le
mot "musulmanophobie" pour dire ce qui, dans son esprit confus, avait toujours
été exprimé par le mot "islamophobie"
Si elle est enfin claire sur ce sujet il lui faudrait maintenant éclairer le ministre Hortefeux, lequel vient encore d’utiliser
stupidement le mot "islamophobie" dans un sens qui n’est pas le sien. A l’une et à l’autre on pourrait dire ceci :
Sarkozy veut récupérer Camus. Il ferait mieux de
demander à ses ministres et aux chroniqueurs de France Culture de le lire. Il
disait que "mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde".
On pourrait, pour les mal-comprenants, ajouter que BIEN nommer les choses c’est RETIRER
du malheur au monde.
Et l’on pourrait encore préciser que la langue française, l’une des plus précieuses
composantes de notre identité nationale, le permet parfaitement.