Il me paraît indispensable de rappeler les choix qui furent ceux de
Strauss-Kahn quand il était ministre de l’Economie, des Finances et de
l’Industrie de Jospin :
•la privatisation des banques
publiques : le GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit, le Crédit
Lyonnais, le Crédit Foncier de France, le Groupe Caisse d’Epargne. Après
le passage de Strauss-Kahn, il n’y a plus de secteur financier public.
les autres privatisations. Sous l’impulsion de Strauss-Kahn, le
gouvernement Jospin a davantage privatisé que les gouvernements de
droite présidés par Balladur et Juppé : Airbus, France Télécom,
Thomson-CSF, Thomson Multimedia, Air France,
•la
libéralisation du secteur de l’énergie : Strauss-Kahn, qui défend les
négociations de l’OMC, soutient l’adhésion du gouvernement Jospin aux
propositions européennes (Barcelone) qui vont permettre ensuite à la
droite de privatiser EDF-GDF.
•c’est lui qui met en place le
régime des stocks options avec plusieurs mesures favorables à cette
manière de rémunérer les hauts-dirigeants d’entreprises
•c’est lui qui lance l’idée de fonds de pension « à la française »
•c’est
lui qui pousse Jospin à renier les engagements pris par le PS devant
les électeurs, en 1997 : défendre et renforcer les services publics,
défendre Renault-Vilvoorde, poser quatre conditions pour le passage à
l’euro.
C’est Strauss-Kahn qui, en 1999, a proposé Pascal Lamy pour
que celui-ci devienne le Commissaire européen au commerce international
(avant de devenir, ensuite, directeur général de l’OMC).
En
2003, Strauss-Kahn déclare à Tribune Juive qu’il se lève chaque matin «
en se demandant comment il pourra être utile à Israël. » En 1991, il
avait déclaré : ’Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc de
France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs
prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et
dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions,
j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël.’
(Passage)
En 2005, Strauss-Kahn fait campagne pour le « oui » au TCE.
Le
directeur général du FMI est fidèle à l’ancien ministre de Jospin. Sous
son impulsion, le FMI instrumentalise la dette publique des pays du
Nord comme du Sud.
Sous la pression du monde des affaires et
de la finance, les gouvernements ont décidé de ne plus permettre aux
pouvoirs publics d’emprunter auprès d’organes publics de crédit, à des
taux nettement avantageux. En Europe, c’est devenu la règle depuis le
traité de Maastricht. Les Etats sont tenus d’emprunter auprès des
banques privées. C’est la principale cause de leur endettement, vu les
taux pratiqués.
La seconde cause d’endettement, c’est le renflouement des banquiers et des spéculaterurs suite à la crise de 2008.
Pour
combattre la dette, on ne pose pas de questions sur les causes de
celle-ci. On affirme que le seul remède, ce sont des réformes dites «
structurelles ». Le FMI de Strauss-Kahn poursuit ainsi 4 objectifs :
diminuer
les salaires des fonctionnaires, remplacer les retraites par
répartition par un recours aux assurances privées, réduire les
investissements dans la santé, l’éducation, la culture vendre les
services publics aux firmes transnationales flexibiliser le marché du
travail en démantelant le droit du travail, en favorisant les
délocalisations et en rendant les licenciements plus faciles augmenter
les profits des firmes privées en multipliant les exonérations de
cotisations sociales ou d’impôts et en gelant ou en réduisant les
salaires.
Ce sont ces politiques que le FMI de Strauss-Kahn
impose aux pays du Sud. Avec la complicité de la Commission européenne,
il fait de même avec les Etats de l’Union européenne.
Nul ne s’étonnera dès lors qu’il ait très officiellement exprimé son soutien aux « réformes » entamées par Sarkozy.
«
On vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans , »
déclarait Strauss-Kahn au journal Le Figaro, le 20 mai 2010.
Quelle
différence entre Sarkozy et Strauss-Kahn ? Celle qu’on peut trouver
entre un Sarkobrun et un Sarkorose. C’est toujours du Sarko.