Robert Ménard, surnommé "Tintin" par ses
proches...
En 2001, à propos du refus de RSF de s’exprimer sur les dérives de la
presse française, je cite Ménard :
"Nous risquons de mécontenter certains
journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de
braquer le pouvoir économique. Or, pour nous médiatiser, nous avons
besoin de la complicité des journalistes, du soutien de patrons de
presse et de l’argent du pouvoir économique."
RSF, l’association qui cherche à indexer la qualité d’une démocratie sur le nombre de
journalistes en prison et aux libertés accordées sur internet, et qui n’accorde strictement aucune importance au politique ou aux populations...
La démocratie c’est les médias, en somme.
Le successeur de Ménard à la tête de RSF, Jean-François
Julliard, a accepté de dire un mot sur médias français : "les principaux problèmes en France sont les
interpellations de journalistes, les perquisitions et
l’interventionnisme d’officiels dans les médias publics et privés".
Bien. Même s’il s’agissait de ne s’inquiéter que de ce qui se passe dans les médias, pas un mot donc sur les stratégies actionnariales et les
pressions exercées sur les conditions de travail en interne. Ni sur le
turnover généralisé de personnel non qualifié.
Pas même un sous-entendu sur le fonctionnement en vase-clos des postes à
responsabilité, sur le pistonnage, ni même sur
la disparition du journalisme d’investigation ou le nombre de
correspondants à l’étranger qui n’a jamais été aussi bas qu’aujourd’hui.
Le seul problème pour eux, c’est l’Etat.
Et oui, normal, puisque le politique peut être un contre-pouvoir à la médiacratie.
Comme à son habitude donc, Ménard se fait le défenseur de sa liberté d’expression et non celui du pluralisme des opinions. Bref la liberté pour ses idées, pas pour celles des autres.