Muray est celui qui à mon avis a le mieux repéré et défini les nouvelles normes sociales apparues au sein de notre civilisation, dans ce qu’il appelle le nouvel ère "hyperfestif". Notre temps est si rongé de bonnes intentions, si désireux de faire le bien qu’il voit le mal partout. Voici donc venu Homo-festivus, un drôle de quidam sans énigme. Ne supportant plus le réel il "festivise" à outrance. L’hyperfestivisme à son père fondateur : Jack Lang, le ministre des farces et attrapes. La fête peut même entrer en conflit avec elle-même, comme on peut le constater ici. Et c’est bien en cela que l’hyperfestivisme est un totalitarisme qui ne dit pas son nom. Effectivement, aucune tyrannie du passé n’aurait un jour songé à éliminer le défilé du 14 juillet, mais l’outrage ayant des pouvoirs fédérateurs ou agglomérants, il fallait donc que la cheftaine des Khmers verts, avec la douceur de celle qui ne doute de rien ni de personne puisqu’elle a mis le bien dans sa poche, songe à s’assurer la paternité d’une crétinerie monumentale qui consiste à remplacer une fête par une fête. Il n’en fallait pas moins pour intégrer Eva Joly dans mon dictionnaire des idiots utiles du 21 ème siècle.