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Commentaire de Guit’z

sur Le planning familial incite à l'avortement, même à l'étranger quand le délai légal est passé


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Guit’z 4 juillet 2013 22:46

@ Micnet

Concernant le fond du débat sur le libéralisme, je suis bien d’accord : seul le gauchiste imbécile et/ou manipulateur ose assimiler le bourgeois puritain d’hier au bourgeois narcissique d’aujourd’hui. En effet, certains « bourgeois » (terme devenu flou) ont bien pris le coche de l’économisme global ; d’autres pas (je suis moi-même issu d’un tel milieu, aisé et catholique… mais intellectuel plutôt qu’hédoniste).

Tout ce que vous dites est juste, mes quelques contributions sur ce fil vous convaincront de notre commune perception des choses, quels que soient nos prismes analytiques. Ce que vous appelez une « société individualiste et antilibérale à la fois », c’est ce que moi j’appelle une société (pré)fasciste : « le fascisme, c’est la fusion de l’Etat et des corporations », dit Mussolini, inventeur du concept et qu’il faut donc croire sur parole. Soit une société qui ne parle plus que d’argent, et où la classe au pouvoir garde la liberté pour elle. Pour y avoir un peu réfléchi, comme vous m’invitez à le faire, je dirais que c’est par le fascisme qu’est levé le paradoxe que vous pointez : le fascisme est la synthèse de l’enculisme comme science et de la médiocrité comme morale… En somme : les peuples moribonds font dans le petit caporal à slip cradingue… (L’historien allemand du nazisme Ernst Nolte insiste sur la « médiocrité morale » des Allemands dans les années 20/30 – et de façon autrement plus convaincante – sociologiquement étayée – qu’Annah Arrendt décrivant, sous les traits d’Eichmann à Jérusalem, la « banalité du mal »).

Un petit commentaire perso : je suis chaque jour plus étonné de constater combien Michel Clouscard, depuis qu’il est mort, sort peu à peu d’un injuste anonymat eu égard à son génie prophétique. Tout le monde le cite chez les anti-systèmes, de Michéa à l’Action Française ! Figurez-vous que j’ai été très lié d’amitié avec lui (qui m’a été présenté par Alain Soral en 2003), presque jusqu’à sa mort survenue en août 2008 je crois. J’ai passionnément aimé cet homme remarquable, drôle et chaleureux, sorte de Socrate inconnu, de vieillard poétique inaltéré, que j’ai vu pleurer sur la tombe de « mon pauvre frère », dans un ravissant petit cimetière ensoleillé du Tarn. Quand j’allais chez lui, à Gaillac, rue Delga, je dormais dans la chambre de sa mère, avec le pape au-dessus de ma tête et Tristan et Iseult sur la table de nuit… Et j’éclatais de rire en songeant à l’actualité du péril rouge. Je ne peux que recommander cette œuvre dont j’ai tant appris, aujourd’hui rééditée par les Editions Delga de l’excellent Aymeric Monville – le seul héritier de Clouscard, n’en déplaise à Soral – et qui reste ouverte à tous les passants de bonne volonté…

Cdlt




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