C’est plus que léger du point de vue historique mais très dans l’air du
temps de ne pas s’attarder sur de menus détails ! Il est vrai que les 30
glorieuses sont aussi la réussite éclatante d’une économie mix
privé-état et que c’est un peu trop élever l’esprit humain aux paradoxes
que de le rappeler.
Certainement, mais ce que j’appelle de manière impropre "capitalisme" ne pouvait pas redevenir carnassier et féroce dans l’immédiate période d’après-guerre. Alors la modération du capitalisme sur l’espace-temps des 30 Glorieuses est aussi un mirage, le capitalisme se remettant en selle et préparant sa révolution culturelle.
Je reformule différemment, il est évident que le "capitalisme" ne pouvait se relancer à son plus haut, dans une Europe à reconstruire, et dans un contexte de décolonisation. Nous pouvons oui, se rappeler les 30 Glorieuses et se dire "Voyez comme ça fonctionnait bien", mais c’est nier, ou oublier, ou ne pas voir, que cette modération d’alors était un passage obligé pour des économies à reconstruire, littéralement, avec des espaces coloniaux qui se fermaient (en apparence, nous sommes d’accord), ce qui devaient aboutir à une redéfinition des relations Nord-Sud.
Reformulé encore différemment (pour veiller à contenter les éventuelles objections à venir), une Europe "détruite", des USA qui ne pouvaient alors compter sur ce Marché, devait de nouveau passer par une phase de développement modeste, que nous comparerons à la croissance normal d’un organisme biologique.
Alors le gentil capitalisme de papa, passez la génération de papa justement, devient intenable et turbulent, puis atteindra la démesure et les excès toujours plus visibles que nous constatons, dynamique logique du logiciel capitaliste.
L’Argent étant une fin, à quoi vous attendez-vous d’autres ?