Vous oubliez tous le contexte historique de l’époque ou l’hygiène
n’était pas aussi aseptisé qu’aujourd’hui. Le sang impur fait référence
aux épidémies de toutes sortes qui secouaient l’Europe et ils avaient
encore tous les souvenirs douloureux de la peste, de la syphilis et
autres septicémies diverses et variées qui provoquaient une peur panique
dans la mémoire collective et dont l’origine était attribuée à des
entités démoniaques surnaturelles, ou des gens sales, pauvres, ou étrangers puis par extension, tout ennemi à abattre, dans le but de le diaboliser et de le déshumaniser afin qu’on aie aucun scrupule à l’enfourcher, l’étriper et lui planter la tête au bout d’une pique. A la manière dont on a traité Kadhafi, on s’aperçoit que les méthodes ont peu évolué. Quand l’ennemi est considéré comme porteur de mort et désolation jusque dans son sang, on hésite moins à le trucider sans scrupule. En plus, autre avantage non négligeable, ça enlève tout le poids de la culpabilité.
Qu’un
sang impur abreuve nos sillons s’inscrit donc dans la logique du
recyclage des déchets, et une activité considérée comme normale dans le
travail des champs et laboures d’autrefois, un peu comme on utilise encore
aujourd’hui des excréments pour fertiliser les sols. (Traiter quelqu’un de fumier, ça vient de là, sisi). C’étaient donc tous les porteurs potentiels des germes infectieux, ennemis en tous
genres, mendiants, pauvres hères, qui servaient de compost pour
booster la culture des betteraves, carottes, tomates, navets, pommes de
terre, rutabagas, scorsonère, choux divers, potimarron, potiron, courges
et autres denrées comestibles qui poussaient sur des charniers
d’ennemis vaincus et enterrés avec les tripes à l’air en guise de
compost et matières fertilisantes pour favoriser des récoltes prospères
et souriantes.
Ce n’est que de la technique agricole, je ne
comprends pas pourquoi cette phrase fait autant couler d’encre impure
qui abreuve les discussions.