ce qu’il y a d’étonnant c’est qu’on parle d’antisémitisme moderne , comme s’il n’y avait pas eu de continuité historique dans l’antisémitisme ...
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Quand on lit que l’antisémitisme moderne (XIXe-XXe siècles) se distinguerait radicalement de l’antijudaïsme médiéval en cela que ce dernier présenterait les Juifs comme une race à part, et non l’antisémitisme moderne, n’y a-t-il pas une inversion dans la grille de lecture, puisque les Juifs eux-mêmes se considèrent depuis Moïse, et jusqu’à Jacob peut-être (?) comme une race à part des goyim les non-juifs ?
L’antijudaïsme médiéval n’était-il pas de l’antisémitisme ?
L’antisémitisme moderne , une imposture historique, ou une posture rhétorique servant à laver la toute nouvelle âme républicaine française de cette antique culture religieuse chrétienne antisémite ?
Dans l’effervescence turbulente des nationalismes du XIX°siècle qui traverse l’Europe, (époque de Wagner, de Nietsche ... ), et des multiples racismes coloniaux, est-ce que l’antisémitisme dit moderne, ne servait pas au fond plutôt de prétexte à légitimer politiquement les aspirations sionistes ?
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Sous la IIIe République, lorsque Adolphe Crémieux, un Juif, signe le fameux Décret Crémieux qui accorde d’office en 1870 la citoyenneté française aux 35 000 Juifs d’Algérie n’était-ce pas à l’évidence un acte "raciste" puisque il distingue les algériens français juifs, des autres algériens français ?
ou si cela ne l’était pas, ce fût un acte profondément anti-républicain et anti-français.