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Commentaire de Lucy Fairsohldé

sur Arcady vs Caron : les 2 faces du communautarisme en France !


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Lucy Fairsohldé Lucy Fairsohldé 6 mai 2014 19:25

Autre angle d’approche, auquel Arcady, sans doute aveuglé par son immense bonté émotionnelle, n’y a peut être pas pensé, ce qui est étonnant car il est d’habitude assez fort pour arriver à se mettre à la place de l’innommable, je pense à K, dont voici le synopsis audacieux :

"Samuel Bellamy (Patrick Bruel), jeune inspecteur de police, est lié d’amitié avec Joseph Katz, un vieux brocanteur juif rescapé des camps de la mort. Samuel et Joseph aiment jouer aux échecs, mais un matin dans le magasin de Joseph, alors que Samuel venait de perdre contre ce dernier, un Allemand entre dans la brocante. Joseph reconnaît Rudi Guter, un ancien officier SS qui a massacré sa famille pendant la guerre. Guter reconnaît Joseph à cause d’une tache de naissance derrière son oreille gauche. Les deux hommes se battent dans le magasin alors que Samuel essaye de gagner la brocante pour tenter de les arrêter. Mais trop tard, Guter, n’étant pas venu seul, appelle ses hommes au secours, Katz sort un pistolet et l’abat sous les yeux de Sam. Katz finalement arrêté par la police, Sam doit se charger de l’amener au commissariat mais ne voulant pas qu’il soit jugé, il libère son vieil ami et veut le confier à son père qui doit partir en Israël. Mais peu de temps après, les hommes de Guter retrouvent Katz dans le magasin du père de Sam. Katz parvient a s’échapper mais il est retrouvé mort le soir même après que son magasin ait explosé."

Il s’avèrera que Katz est en réalité un ancien SS sanguinaire qui est devnu juif par usurpation identitaire afin de je cite : Avoir l’opportunité d’étudier ce peuple comme jamais aucun SS n’a pu le faire d’aussi près. A noter la jolie histoire d’amour qui naîtra entre Samuel Bellamy et une jeune allemande, fille de nazis en forme de métaphore troublante et un élan d’espoir entre deux extrêmes qui semblaient irréconciliables pour l’éternité, le talent d’Arcady prend ici toute son ampleur émotionnelle pour parvenir à nous faire chavirer dans l’illusion du meilleur des mondes, comme seul il arrive à le faire. 

Il est donc assez singulier de constater que dans ce film, 24 jours, qui est un chef d’oeuvre absolu et injustement boycotté par un public privé de toute compassion humaine, Arcady n’aie pas pensé à mêler la complexité du personnage de Katz et ses compétences exceptionnelles pour l’empathie du genre humain et se mettre dans la peau de Fofana pour en extraire toute la laideur et l’animalité qui sommeille en lui comme tout sauvage qui se respecte et non adapté à la vie urbaine.

Il aurait pu alors explorer toutes les facettes monstrueuses du personnage central de ce gang de barbares en mettant en exergue, l’amateurisme de ces tueurs en devenir, puis aussi les réflexes de la bête traquée dans une jungle qui n’était pas la sienne, plus bétonnée, moins verte, moins classique et plus moderne, jusqu’à la crise de panique du fauve acculé qui commet l’irréparable dans une sorte de réflexe primaire, un cri qui sort du fond des âges, toute la haine de ses ancêtres qui jailli comme un poignard du fond de son esprit simple et torturé par tant de jalousie face à un peuple dont les prix nobels ne se comptent plus. Oui car c’est de cela qu’il s’agit ewn premier lieu, un cocktail de circonstances toutes plus aggravantes les unes que les autres, la jalousie de l’inférieur face au supérieur, les frustrations viles du cerveau primitif contre l’intelligence incarnée, la maladresse due au stress de la chasse à l’homme dont il passe du chasseur au gibier, puis la mise à mort par amateurisme outrancier, une panique animale, l’appel de l’état sauvage, la fureur du primate.

Si Alexandre Arcady n’avait pas eu tous ces problèmes de timing lors du tournage, Zabou Breitman remplaçant au pied levé la défunte Valérie Benguigui qui a décidé de décéder le premier jour du tournage, Valls qui assiste au tournage afin d’en presser l’avancement calqué sur son agenda politique, et évidemment la pression de tout un peuple opprimé à travers le regard de la famille Halimi a du peser lourd sur les épaules de ce grand artiste émotif devant l’éternel, il aurait sans doute pu démontrer aux yeux du monde moderne, toute la subtilité de la barbarie larvée qui, tapie dans l’ombre d’une civilisation florissante, attend son heure pour tuer, et génocider encore, là où ces peuples primitifs, pataugent encore dans les chemins boueux d’un destin incertain et obscur. Et là ça aurait été la consécration absolue pour ce génie du cinéma français, qui rivalise de talent avec le très grand, Elie Chouraki.


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