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Commentaire de Rounga

sur Zemmour - Domenach ... Un clash japonais !


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Rounga Rounga 17 mai 2014 14:39

On a du mal à croire ça possible, mais Domenach se surpasse à chaque émission. Sur le Japon il est plus à la ramasse que jamais. Le sujet est de savoir si oui ou non la délinquance est faible au Japon, et lui ne cite que des exemples qui n’ont rien à voir : les jeunes sont déprimés, la natalité et basse, comme si ça avait un rapport avec la politique japonaise en matière d’immigration. Ces faits sont réels, mais ont de toutes autres causes. Si les japonais ne font pas d’enfants, c’est qu’il n’y a aucune structure de prise en charge de l’enfant (crèches, allocs), que les salaires sont bas et les loyers élevés : une femme qui fait un enfant est obligée de s’arrêter de travailler, ce qui implique une baisse conséquente du niveau de vie. Il y a de plus cette mode japonaise de faire dormir le bébé dans le lit des parents, ce qui n’aide pas à concevoir un deuxième enfant. Le mal-être des jeunes est lié au caractère très rigide et anti-individualiste de la société japonaise, conséquence d’un mode d’éducation ultra-élitiste fait pour redresser le pays après la seconde guerre mondiale. Quand Domenach évoque les immigrés coréens pour réfuter le fait que le Japon soit ethniquement homogène, il ignore totalement le sort de ces immigrés-là. Avec la bombe atomique et les yakuzas, ils sont le troisième grand tabou de la société japonaise. Vivant à part, très peu intégrés, extrêmement touchés par le chômage et victimes de racisme, le sort des zainichis est bien pire que celui immigrés présents en France. Par conséquent, leur présence ne signifie nullement que le Japon connaît le multiculturalisme dans les mêmes proportions que nous. Et on notera au passage que cet argument utilisé par Domenach contredit l’argument précédent, puisque si le Japon est lui aussi touché par l’immigration, alors le suicide des jeunes ne peut être une conséquence de la fermeture du pays.
Zemmour a bien raison : au Japon on peut oublier son appareil photo sur un siège d’aéroport et le retrouver une demi-heure plus tard à l’accueil, de même qu’on peut retrouver le porte-monnaie qu’on a laissé la veille dans un bar bondé avec l’intégralité de l’argent liquide qu’il contenait. Une femme peut se promener en ville à n’importe quelle heure de la nuit sans craindre pour son intégrité physique, et les vélos n’ont pas d’antivols. Quiconque va au Japon peut rapporter mille exemples qui vont dans ce sens. Ce n’est pas un hasard si en Europe la cible privilégiée des pickpockets sont les touristes japonais : ceux-ci ignorent tellement ce genre de pratiques qu’ils ne se méfient pas et laissent en évidence des gros portefeuilles pleins de cash.
Bref : Domenach, tout faux.


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