@pegase
Sans tenir compte des facteurs individuels (vous êtes peut-être un surdoué ?) les Français sont connus pour leur goût de l’abstraction (tant philosophique que mathématique) et leur capacité de synthèse. Cet état d’esprit est sans doute lié à l’importance historique conjuguée du catholicisme (valorisation de l’expérience intime et spirituelle) et du carthésianisme.
Dans les pays d’Europe du nord, de tradition plus libérale, l’intelligence, moins corsetée par le pouvoir politique, s’est détournée rapidement de la spéculation métaphysique et des abstractions pour s’intéresser à la valeur pratique (industrie, finance, mécanique céleste...). En France, à l’inverse, les intellectuels et les savants devaient subir la double censure du politique ET du religieux : le seul espace de liberté restant était donc la pensée en tant que phénomène autonome et souverain détaché des contingences extérieures ("je pense donc je suis" et non plus "je suis donc je pense"). C’est sans doute ce qui fait la spécificité du rationalisme français par opposition au rationalisme anglais qui est un état d’esprit appliqué.
En extrapolant un peu, on peut donc supposer que l’ingénieur allemand a appris à concevoir le fonctionnement d’une application et à résoudre des problèmes pratiques, tandis que vous cernez plus rapidement le principe de fonctionnement (calcul du facteur d’échelle) indépendamment de sa fonction ou de son utilité...