@Anthony Michel
Bonjour à vous et merci pour cette longue réponse, d’autant plus que mon commentaire était assez succinct, un peu lapidaire.
Sur la troisième partie de l’entretien, je ne remets pas en cause son intérêt, mais je pense que les gens à l’avoir écoutée ont dû décrocher. C’est malheureux, mais il faut en permanence veiller à maintenir l’attention vis-à-vis de choses qui, de prime abord, ne paraissent pas intéressantes et essentielles à tout le monde (c’est une critique que je m’adresse aussi à moi-même).
Pour ce qui est maintenant de la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, vous avez raison, ce n’était qu’adventice (ou presque) dans votre exposé, mais j’ai focalisé dessus car c’est pour moi quelque chose de fondamental pour comprendre nos impasses politiques actuelles. C’est précisément dans ce qui distingue ces deux types de liberté que l’on peut, selon moi, le mieux analyser le "néo-libéralisme". Pour ma part, j’en déduis une forme singulière d’aliénation sociale ayant peu à voir avec le "totalitarisme". Il est tentant d’avoir recours à ce dernier pour nommer l’ennemi, mais je crois que c’est faire fausse route. Je disais récemment à quelqu’un ici même (sur Agoravox.tv) qu’il me semblait que l’une des caractéristiques essentielles du totalitarisme était son exogénéité. Je veux dire par là que le totalitarisme s’abat sur les individus dépossédés d’eux-mêmes (contre leur volonté dans les tenants et les aboutissants) et en fait véritablement des victimes.
À notre époque, il y a une part de consentement des victimes (ils chérissent les causes de ce dont... gnagnagna...), nous sommes en présence d’un phénomène davantage endogène et d’un système socio-économique qui profite de la faiblesse des individus (devenus consommateurs hors-sol) plus qu’il ne les assujettit directement. Du moins l’assujettissement est-il davantage le résultat de comportements individuels revendiqués mais non assumés. Cela fait une grande différence, même si ce que nous connaissons demeure quelque chose à combattre.
J’essaie de faire passer un article là-dessus en ce moment même sur le site de Boulevard Voltaire.
Bien à vous,
EG