Adolf Hitler élu démocratiquement ?
L’exemple de l’accession au pouvoir politique d’Adolf
Hitler n’est pas démocratique comme l’oligarchie voudrait le faire croire :
il fait partie d’un régime de partis, est financé par les ploutocrates, et est
désigné par les aristocrates et oligarques alors même qu’il obtint moins de voix
du peuple :
En 1920, des fonds secrets de l’armée allemande,
qui voyait dans le
Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands (NSDAP) une force
paramilitaire opposable à l’extrême gauche communiste, permirent à Hitler de
contrôler le journal Völkischer Beobachter (Observateur Populaire). Vers 1930, le groupe
dirigé par Alfred Hugenberg, qui contrôlait plus du tiers de la presse
allemande, le soutint aussi. Le NSDAP obtint 37,4% des voix en juillet
1932. Il n’en obtint plus que 33,1% (deux millions de moins) en novembre 1932,
alors que le Parti Communiste avait monté de 14,6% à 16,9% (continuant sa
progression : 10,6% en 1928, 14,3% en 1930). L’ex-chancelier Franz von Papen,
proche des milieux conservateurs et industriels qui voulaient éviter la montée
du Parti Communiste et finançaient le NSDAP, incita le président Paul von
Hindenburg à nommer comme chancelier le 30 janvier 1933 Adolf Hitler, qui
l’avait aussi séduit en lui faisant croire qu’il préparait la restauration de la
dynastie des Hohenzollern. En juin 1934 lors de la nuit des Longs Couteaux,
Hitler, en se débarrassant des chefs SA (Sections d’Assaut), rassura les
industriels et financiers inquiets de la faction anticapitaliste du nazisme, et
les conservateurs craignant une dérive révolutionnaire. [Ernst
Röhm, chef des SA qui s’est opposé dès 1932 à ce rapprochement d’Hitler des
milieux capitalistes conservateurs, et Otto Strasser, sont assassinés ; et
Gottfried Feder,
auteur en 1919 d’un
Manifeste pour la rupture de l’asservissement aux intérêts,
est écarté.]
Ainsi Hitler est arrivé au pouvoir après que son
parti ait amorcé une baisse, et outre le sien et le Parti Communiste (qui lui
montait, expliquant paradoxalement et antidémocratiquement l’arrivée au pouvoir
d’Hitler), il y avait 50% de voix qui allaient à des partis plus modérés et où
aurait pu être choisi le chancelier comme ce fut le cas lors de l’élection
précédente de juillet 1932 qui fut l’apogée électorale du parti nazi avant son
arrivée au pouvoir.
A contrario, en Suisse, l’État le plus
démocratique, il y eut, à l’initiative de citoyens qui voulaient établir un
régime proche de celui qu’instaurait Adolf Hitler en Allemagne, un référendum
le 8 septembre 1935 pour une
« Révision totale de la constitution », unique à être validé dans son
histoire, révision qui fut
refusée par 72,3% des votes valables.
Les partis qui soutenaient ce changement périclitèrent suite à cet échec.