@yoananda2
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L’histoire
religieuse est bien celle de la filiation. Mais j’ai entendu deux juifs me dire
que les chrétiens ont volé leur livre. J’ignore ce qu’il en est de ce
ressentiment, s’il est anecdotique à une conversation, ou si c’est celui qui a
construit le goy du Talmud. L’histoire du peuple juif, faite d’exils, n’atteste
pas la réussite de cette filiation.
L’exil est
même pour ce peuple la condition emblématique de leur existence puisqu’on n’a
pas de traces historiques de l’exode d’Égypte que la Bible raconte. (40 ans
pour faire 1000 km, si c’est Louxor, jusqu’à Jérusalem, 25 km/an, plus sérieusement,
ce serait au mieux une migration progressive pendant la durée d’une génération,
mais c’est moins spectaculaire pour faire un film hollywoodien).
Les juifs
donnaient du fil à retordre à l’empire romain, avec leurs particularismes
sociaux et cultuels qu’ils imposaient du fait de la loi mosaïque (sa raison d’être
étant de garantir la permanence d’un peuple sans terre, toujours distinct des
autres). La révolte des Maccabées, était un conflit interne aux juifs, contre
ceux qui acceptaient les lois civiles avec les renoncements à la circoncision
et au sacrifice rituel. Conflit qui a commencé avec la présence d’athlètes juifs
nus dans les gymnases hellènes…
L’empire romain préférait les chrétiens,
plus souples (rendez à César…) et leur a accordé les sièges d’Antioche, Rome,
Alexandrie, Constantinople, Jérusalem. Quand cette dernière a été conquise par
le calife Omar, en 632, c’est le patriarche orthodoxe Sophrone qui lui a remis
les clés de la cité (ce qu’attendaient, en effet, les juifs pour se débarrasser le joug de l’empire romain, puis byzantin, et ne changer finalement que d’occupant,
en commençant par la construction des deux mosquées al-Aqsa et le dôme du Rocher en plein emplacement du supposé temple de
Salomon ).
L’empire
carolingien et d’occident, avec la filiation religieuse, débarrassant ses lois
et récupérant son culte monothéiste, n’a pas résolu la coexistence. Elle l’a au mieux transformée en ambivalence, alternant des périodes de profits
réciproques, de pogromes, ou comme maintenant, d’emprise d’une population sur
une autre.
En France, c’était calme après la guerre jusqu’aux années 80 (à l’époque, tout le monde était ahuri de l’attentat incompréhensible de la rue des Rosiers). Puis il y a eu l’arrivée de l’islam en France pour remettre un jeton dans la machine et reprendre la danse infernale entre les monothéismes.