@yoananda2
Une
psychose collective, c’est l’adhésion partagée, dans une population donnée, à
un discours ou à des rumeurs délirantes, devenus la propre réalité psychique de
la population. Quand j’entends par exemple des gens qui expliquent que les frères
musulmans sont aux portes du pouvoir, et que le public de ces mouvances là adhère
à ce type de discours, qui n’est justifié par aucune explication rationnelle (
et ce n’est pas faute de demander des raisons qui mènent à
penser ça), bah oui, je me dis qu’il y’a là un délire collectif, qui vient
certainement d’une peur qui a des fondements pertinents, car il est vrai que les
frères musulmans sont certainement l’organisation islamiste la plus active et
efficace en Europe, mais de là à dire qu’ils sont aux portes du pouvoir en
France, là ça va très très loin.
Ce n’est
qu’un exemple, il y’en a plusieurs comme ça. Comme je le disais, je ne sais pas comment
on traite une psychose collective, je ne sais pas si ça se traite d’ailleurs et
de toute façon je ne dis pas qu’il faut traiter ça médicalement, de ma
perspective c’est juste un combat politique qu’il faut mener pour ne pas que ça
se propage pas à l’ensemble de la population française. Et d’ailleurs, il n’y a
pas juste une psychose, il y’a aussi des gens qui font tout pour propager cette
psychose, c’est avant tout un combat politique.
« Les soviets utilisaient aussi cet argument il me semble
contre leurs ennemis politiques. »
Si tu veux dire que n’importe qui peut utiliser n’importe quel argument contre ses ennemis politiques, oui, ça c’est évident. Mais ce n’est pas parce qu’on peut accuser n’importe lequel de ses ennemis de paranos que la paranoia n’existe pas.
« Quand
tu ressens un dégoût profond en lisant Barrès ne penses tu pas être
biaisé ? »
C’est
un sentiment. Je serais biaisé si à cause de ce sentiment, si je disais par exemple que c’est un gros nul qui n’a rien produit dans l’histoire
des idées. Moi au contraire, je reconnaissais en lui l’un des plus grands intellectuel Français du XXème siècle.