@Gaspard Delanuit
la conscience est-elle un phénomène gouvernée par un principe
homéorhésique ou homéostatique ?
Sais pas, je vais explorer.
Moi reste moi, ça ne bouge pas, même dans ses
rêves même en famille. Il s’évapore avec l’Alzheimer, mais c’est une question de variation de
densité, pas de changement d’état.
Est-ce que c’est l’état du moi qui change quand je voyage et
vis et pense comme eux, m’exerce à être eux ? La concience peut devenir caméléon,
mais un caméléon reste un caméléon. Moi ne change pas, mon corps non plus. Un
joint qu’on fume ou un voyage astral restent récréatif, c’est la même
conscience. Et moi, et moi, et moi, même si c’est plein de
chinois, ça ne change pas.
Oliver Sacks était un bon spécialiste de la question. Dans
« L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau » il s’intéresse à des
personnes qui ont des sens modifiés. Une femme a qui a perdu des connexions
neurologique de son œil droit (l’œil voyait toujours les images, mais elle avait
perdu la capacité à regarder, à traiter les images de l’œil droit, celui de
gauche allait très bien). Quand elle mangeait un steak, elle ne mangeait que la
moitié gauche et devait ensuite tourner sur son tabouret pour manger la moitié
gauche du steak restant, et ainsi de suite. Toute sa vie était faite ainsi. Un
type qui a fait une chute à vélo et s’est retrouvé avec l’odorat hyper
développé, comme un chien : le bordel dans sa vie que ca lui a foutu !
On ne l’invitait plus aux repas, il était devenu trop gênant. En même temps, il
disposait de tout un pan de perception étranger à nous tous. Il y a plein de
petites histoires comme ça dans son bouquin. « L’Eveil » est pas mal
non plus. Donc peut-être qu’on peut parler d’homéorhésie de la conscience si on
modifie les états des sens, de perception (sachant que c’est subtil : il
peut éventuellement s’agir du sens en lui-même, mais surtout de la façon dont
il est traité, par exemple comme une image : en monochrome ou saturé de
couleurs, en granuleux ou aux formes fusionnées, etc…).