@Gaspard Delanuit
Vous ne
pourriez pas non plus me démontrer qu’une pantoufle n’est pas capable d’amour,
n’est-il pas vrai ?
Si, parce qu’une
pantoufle n’est pas une matière vivante, n’a pas de sens ni de sentiment :
une pantoufle ne peut pas produire ni exprimer de l’amour.
.
Je suis d’accord
avec vous sur la difficulté de l’emploi des mots, qui servent à nommer des
phénomènes qui sont des manifestations des « qu’est ce que c’est ? »
et « qu’est-ce qui se passe ? », qui eux même ne résistent pas
si on s’amuse à toujours déconstruire.
.
Reste que vous êtes avec ce que vous pensez un
axiome et ce que je pense un postulat. http://villemin.gerard.free.fr/Referenc/Vocabula/GlosT/Theoreme_fichiers/im age007.jpg
A partir de
là je réponds à votre question en disant que l’intelligence est une propriété
de ma conscience qui me permet de comprendre.
C’est
tautologique
.
Au lien de
Ritonas, sur la « chambre chinoise », vous répondez :
S’il pensait
non mécaniquement, la contradiction entre vitalité spirituelle et informatique
lui serait évidente.
La machine a
su dire le comportement humain (« non-machine ») du client avec son
hamburger carbonisé non mangé : il n’a pas payé. Ça ne définit pas l’intelligence
de dire : « c’est une machine, donc c’est un processus de résolution
de problème, donc non intelligent, alors
que de la part d’un humain ce serait de la compréhension, alors intelligent ».
Votre
réponse à yoananda est plus intéressante :
Pour moi,
l’intelligence, c’est la compréhension du problème
et pas seulement la faculté de le résoudre.
Des
machines learning développent et dépassent les généralistes en pronostics sur
le cancer, au point que les médecins s’en servent de plus en plus. Les diagnostics
sont assistés d’analyses technologiques en laboratoires. Les chirurgiens
peuvent opérer avec des bras mécaniques, même à distance, même avec un pilotage
automatique de la machine qui opère mieux que le médecin sur une partie
croissante de l’opération. Séparément, les machines résolvent une situation à
contexte défini, dans le contexte construit par le médecin pour traiter un
patient qui a dit des symptômes. Mais cumulativement, la technologie couvre les
aspects du traitement d’un cancer et le médecin transfère à la technologie, par
délégation, son génie nécessaire pour appréhender et soigner le cancer avec des
performances qui vont en s’améliorant. Et le patient ne veut pas crever, c’est
normal, s’il apprend qu’il a plus de chance de guérir avec la technologie qu’avec
le médecin dévoué rempli d’intelligence humaine avec sa sacoche en cuire marron,
vous feriez quoi ?
.
La
technologie cumule les capacités croissantes de prévisions, de diagnostics, d’analyses,
de résolutions,qui sont du
ressort de l’intelligence, sur les envies, besoins et nécessités des humains. Les GAFAM ont investi le marketing avec la vie des
individus moulinées en données data pour savoir avant vous vos envies :
minority report est de moins en moins fictionnel. Ou la finance mondiale,
conduite maintenant par des programmes logiciels, qui remplacent les traders qui devinent les meilleurs "coups" à faire.
.
Deux
explications :
- celle de
Damasio : l’humain se crétinise, délègue à la technologie, s’en remet à elle, perd son génie et sa
sagacité,
- les machines complètent les limites intellectuelles humaines au point de les prendre en
charge.
Difficile de
faire le tri, les deux vont sans doute ensemble. L’intelligence machine est
peut-être du simili, du toc, en tout cas, elle s’empare de la vraie, celle
humaine. Dire que la technologie n’est pas intelligente, c’est une posture qui
devient du toc aussi. Dénoncer le problème (ou au moins l’examiner, le définir) et dire que c’est un faux problème
ne sont pas la même chose.