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Commentaire de tchakpoum

sur Geoffroy de Lagasnerie : La France n'existe pas


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tchakpoum 7 octobre 2021 13:11

@Gaspard Delanuit

Vous ne pourriez pas non plus me démontrer qu’une pantoufle n’est pas capable d’amour, n’est-il pas vrai ?

Si, parce qu’une pantoufle n’est pas une matière vivante, n’a pas de sens ni de sentiment : une pantoufle ne peut pas produire ni exprimer de l’amour.

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Je suis d’accord avec vous sur la difficulté de l’emploi des mots, qui servent à nommer des phénomènes qui sont des manifestations des « qu’est ce que c’est ? » et « qu’est-ce qui se passe ? », qui eux même ne résistent pas si on s’amuse à toujours déconstruire.

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 Reste que vous êtes avec ce que vous pensez un axiome et ce que je pense un postulat. http://villemin.gerard.free.fr/Referenc/Vocabula/GlosT/Theoreme_fichiers/im age007.jpg

A partir de là je réponds à votre question en disant que l’intelligence est une propriété de ma conscience qui me permet de comprendre.

C’est tautologique

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Au lien de Ritonas, sur la « chambre chinoise », vous répondez :

S’il pensait non mécaniquement, la contradiction entre vitalité spirituelle et informatique lui serait évidente. 

La machine a su dire le comportement humain (« non-machine ») du client avec son hamburger carbonisé non mangé : il n’a pas payé. Ça ne définit pas l’intelligence de dire : « c’est une machine, donc c’est un processus de résolution de problème, donc non intelligent, alors que de la part d’un humain ce serait de la compréhension, alors intelligent ».

Votre réponse à yoananda est plus intéressante :

Pour moi, l’intelligence, c’est la compréhension du problème et pas seulement la faculté de le résoudre.

Des machines learning développent et dépassent les généralistes en pronostics sur le cancer, au point que les médecins s’en servent de plus en plus. Les diagnostics sont assistés d’analyses technologiques en laboratoires. Les chirurgiens peuvent opérer avec des bras mécaniques, même à distance, même avec un pilotage automatique de la machine qui opère mieux que le médecin sur une partie croissante de l’opération. Séparément, les machines résolvent une situation à contexte défini, dans le contexte construit par le médecin pour traiter un patient qui a dit des symptômes. Mais cumulativement, la technologie couvre les aspects du traitement d’un cancer et le médecin transfère à la technologie, par délégation, son génie nécessaire pour appréhender et soigner le cancer avec des performances qui vont en s’améliorant. Et le patient ne veut pas crever, c’est normal, s’il apprend qu’il a plus de chance de guérir avec la technologie qu’avec le médecin dévoué rempli d’intelligence humaine avec sa sacoche en cuire marron, vous feriez quoi ?

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La technologie cumule les capacités croissantes de prévisions, de diagnostics, d’analyses, de résolutions,qui sont du ressort de l’intelligence, sur les envies, besoins et nécessités des humains. Les GAFAM ont investi le marketing avec la vie des individus moulinées en données data pour savoir avant vous vos envies : minority report est de moins en moins fictionnel. Ou la finance mondiale, conduite maintenant par des programmes logiciels, qui remplacent les traders qui devinent les meilleurs "coups" à faire.

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Deux explications :

- celle de Damasio : l’humain se crétinise, délègue à la technologie, s’en remet à elle, perd son génie et sa sagacité,

- les machines complètent les limites intellectuelles humaines au point de les prendre en charge.

Difficile de faire le tri, les deux vont sans doute ensemble. L’intelligence machine est peut-être du simili, du toc, en tout cas, elle s’empare de la vraie, celle humaine. Dire que la technologie n’est pas intelligente, c’est une posture qui devient du toc aussi. Dénoncer le problème (ou au moins l’examiner, le définir) et dire que c’est un faux problème ne sont pas la même chose.


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