Pour illustrer
la comédie et pour ceux qui, inattentifs, oublient de relier les fils.
→ La fabrique de l’opinion jusqu’au
Trombinoscope.
https://www.acrimed.org/Les-Prix-du-Trombinoscope-ou-la-consecration-de-l
«
Chaque année, l’Assemblée nationale accueille la remise des Prix du
Trombinoscope, au cours de laquelle un jury, composé de journalistes,
récompense des politiques (« ministre de l’année », « député de
l’année », etc.).Ce 12 février, c’est donc la présidente de l’Assemblée
nationale, Yaël Braun-Pivet, qui ouvre la soirée…
et dresse les louanges des journalistes politiques : « Nous avons besoin de votre expertise pour
décortiquer, décrypter, mettre en perspective. Besoin de votre plume pour
déjouer les infox qui pullulent sur les réseaux sociaux. Besoin de vos analyses
pour voir plus haut et plus loin. » Puis de passer le relais aux
« vedettes de la presse politique
française » – ce sont ses mots. Les « vedettes » en
question, outre le président du jury Christophe Barbier, sont Albert Ripamonti
(Public Sénat), Emmanuel Kessler (LCP), Sonia Mabrouk (Europe 1), Nathalie
Mauret (Groupe Ebra), Yves Thréard (Le
Figaro) et Ludovic Vigogne (La
Tribune). Un casting qui permet de voir « plus haut et plus
loin », assurément. [1] »
« Quant à la nomination comme « député de l’année » de
Jean-Philippe Tanguy (RN), dix ans après que le maire FN d’Hénin-Beaumont Steeve
Briois a été désigné « élu local de l’année », elle est un
symptôme supplémentaire de la vaste promotion médiatique de l’extrême droite, à
laquelle s’adonnent les professionnels les plus influents au sein du champ
journalistique. Au nom du jury, François-Xavier d’Aillières, l’éditeur du Trombinoscope, célèbre ainsi son
« style, sans fioritures, direct,
offensif, tranchant. Dans l’hémicycle, vos interventions claquent ; sur
les plateaux, vos formules fusent ; sur les réseaux, vos prises de
position font réagir. […] Ce soir, monsieur le député, c’est votre place dans
l’année politique au Parlement qui est mise en lumière. »
L’intéressé ne s’y trompe pas, qui conclut son discours par une adresse à
Marine Le Pen : « Ce soir,
sous les dorures de la République, je tiens à lui dire qu’elle n’est pas
seulement sur la photo, elle sera bientôt au pouvoir. »
Et
le gratin applaudit.