Les images introductives au grand journal l’attestent : on y voit, entre autres futurs héros, Jean-Michel Aphatie en héros à la James Bond, ou peut-être à la Super Nanny ou ces héroïnes du super nettoyage qui sévissaient sur M6. Michel Denizot annonce, comme on le ferait pour un combat de boxe, le débat qui va suivre avec Jean-François Kahn. Les spectateurs en direct de l’émission assoiffés de pugilat attendent la confrontation qui doit avoir lieu. Ils ne seront pas déçus, dans un sens. Mais là, patatras, nous assistons à une leçon de journalisme donnée par J.F.K., l’invité à son confrère J.M.P., réduit à employer des amalgames, des allusions, des inexactitudes, faisant des procès d’intention et tronquant ses citations pour les besoins de ses raisonnements. Les autres animateurs tentent alors de venir à la rescousse de leur journaliste en perdition en ayant eux-mêmes recours à des méthodes similaires. Mais rien n’y fera. J.F. K., avec passion, garde son cap, celui des faits, affirmant son engagement politique tandis que son contradicteur essaie, bien maladroitement, de se faire passer pour neutre. Mais au fond n’est-ce pas là une fois encore la dérive du tout spectacle où la forme doit l’emporter sur le fond ? Et où est passée l’honnêteté intellectuelle dont, au-delà de toute conviction idéologique personnelle, chacun devrait faire preuve ?