Si on
recherche vraiment une famine planifiée dans l’histoire, il faut s’intéresser au
« plan famine »
( littéralement) qui a été conceptualisé par Hitler dans Mein kampf et qu’Herbert
Backe va concevoir pour l’opération Barbarossa. Les historiens Gerlach et
Snyder en parlent comme « le plus vaste plan d’assassinat de masse de
toute l’histoire ». Par la famine et les maladies qui lui sont liées, il
entrainera la mort de 4 à 7 millions de civils dont une majorité de femmes et d’enfants.
Un plan qui part d’une idée simple : si la guerre survient, les Allemands ne
doivent pas souffrir de la faim comme en 1916 -1918. Donc il faut prélever toutes la
nourriture nécessaire au bienêtre du peuple allemand au détriment de la sous
humanité slave. Un plan qui s’appuie sur une vision du monde faite d’un cocktail
de réification, d’essentialisation, de biologisation, d’infériorisation, avec les
peuples et les régions de l’est européen pensés comme des races et un espace, des
populations slaves jugées comme masse amorphe abrutie sous développée et
primitive ( des peuples à bas QI dirait-on dans le vocabulaire d’aujourd’hui). Un
plan famine qui n’est rien d’autre que la mise en exécution d’une lecture primitive
de la lutte pour la vie telle qu’elle figurait au fronton du darwinisme social à
la fin du XIX siècle et qui devait devenir un instrument de sélection naturelle
désignant les peuples digne de vivre et accouchant de l’ordre naturel de la
domination raciale germanique.
Le pire dans
cette histoire, c’est que ce plan approximatif voire grossier n’a même pas été utile
aux allemands, la France et la Belgique apportant beaucoup plus à l’économie de
guerre du Reich que tous les territoires soviétiques occupés.
Donc si on veut
vraiment jouer au petit jeu des associations hasardeuses par le truchement des
mots qu’on utilise comme on veut, on pourrait aussi associer cette catastrophe
aux identitaires d’aujourd’hui. Je pourrais écrire un article sur le sujet avec
un texte qui commence par « En ces temps où génération identitaire monte
des opérations anti migrants ». Mais quelque chose me dit que les intervenants du site me sauteront à la gorge pour dire que mon texte est malhonnête. 