@Pierre Régnier
Mais pas à l’amour du diable, cela dit.
L’amour, il faut bien définir ce que c’est. C’est la quête d’un Bien.
Mais encore faut-il maintenir définir ce qu’est le Bien...
@Pierre Régnier
Il me semble au contraire que, pour les catholiques, la bible est inspirée par Dieu.
La parole divine vient ainsi toujours via un auteur humain, et ce faisant elle est donc toujours susceptible d’interprétation. C’est bien différent de la conception islamique du Coran, qui est était « déjà écrit en lettres d’or dans le ciel », donc non sujet à discussion.
La plupart de l’ancien testament relate l’histoire du peuple juif - donc d’un autre temps, ce qui n’a aucun rapport avec une quelconque loi, et il ne me gène pas de douter que certaines exactions qui s’y produisirent le furent réellement sous l’ordre divin. Cela m’éclaire plutôt pour ma part sur la condition humaine... Jésus ne dit-il pas à certains juifs que Satan est le père du mensonge, et qu’ils sont les fils du diable ?
Le quotidien d’un catholique, pour régler son action, est plutôt fondé sur un rapport direct avec Dieu, via la grâce, que sur la considération des écrits bibliques.
Par ailleurs, j’aurais aimé quelques références dans l’article que vous avez mis en lien, car, tel qu’il est écrit, il n’est qu’une succession d’affirmations sans fondement.
@pemile
Non. Ce sont deux termes, certes employés dans des contextes différents, mais qui recoupe la même réalité. Je cite.
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B. ? Cour. Supposition, conjecture par laquelle l’imagination anticipe sur la connaissance pour expliquer ou prévoir la réalisation éventuelle d’un fait, pour déduire des conséquences. Synon. éventualité, présomption.
Ex : Le colonel Picquart nous a dit que cette pièce était un faux. Moi, j’admets par hypothèse qu’elle soit vraie (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 207).
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Quand l’imagination anticipe sur la connaissance, c’est bien que l’on ne se trouve pas dans le domaine du savoir. Dans l’exemple cité, Clemenceau aurait très bien pu dire « Moi, je crois qu’elle est vrai », que le sens n’aurait pas du tout été changé.
Par conséquent l’assertion « il n’y a pas de raison de croire, s’il n’y a pas de preuve » contrevient à la méthode hypothético-déductive, ce qui rend donc l’obtention de preuves impossible... Refuser de croire, c’est s’interdire d’obtenir des preuves.
De même, l’athée, qui refuse de croire en la vie éternelle, en niant l’existence de Dieu, ne pourra jamais en avoir la preuve, tandis que le croyant, lui, peut espérer l’avoir. C’est le pari de Pascal.
J’eusse préféré un autre titre, « la France divisée par elle-même », en référence à l’évangile, mais bon.
Adrien Abauzit a beaucoup de conviction, mais il lui manque hélas quelques éléments en histoire des sciences et techniques pour être pleinement convaincant. Par exemple :
- Lavoisier, l’inventeur de la chimie, fut décapité sous la révolution.
- Colomb détermina l’intensité de la Force électrostatique sous l’ancien régime.
- Ampère détermina l’intensité de la Force électrodynamique sous la restauration.
- Fresnel établit la nature ondulatoire de la lumière sous la restauration.
- Le premier gisement de pétrole exploité de manière industrielle le fut en France, en Alsace, à Pechelbronn, à partir de 1745, sous l’ancien régime.
- Le vol fut bel et bien inventé sous l’ancien-régime (cf mongolfière - 1783)
- Même la voiture fut inventée sous l’ancien-régime ! (fardier de Cugnot, ou charriot à feu -1769)
- Il y eut une autre encyclopédie, la « Descriptions des arts et métiers », publiée entre 1693 et 1783, encyclopédie beaucoup plus concrète que celle des loupiottes (laquelle abonde en généralités floues). Il y eut d’ailleurs un procès pour plagiat.
- Généralement, le progrès considérable des sciences, à partir du XVIIe, ne fut possible que par la mise au point préalable de quantités d’instruments de très haute qualité (horloges (1271), lentilles (1268), pressoirs, grues, presses, moulins, arbres à cames, automates mécaniques, thermomètres,...etc), ce qui ne fut possible que parce que l’artisanat avait atteint un niveau excellent. Et oui, pour produire une théorie, encore faut-il pouvoir quantifier correctement les faits...
- Toutes les institutions sociales de la société actuelle existaient déjà sous l’ancien-régime : Justice (procureurs, juges, avocats) ; Parlements, Communes ; Écoles, Collèges, Universités ; Hôpitaux, Hospices (Hôtels Dieu) ; Protection sociale (via les Corporations et l’Église) ; Usines (Manufactures).
@Pierre Régnier
Je ne vois ni ce que les chrétiens trahissent, ni ce en quoi volontairement ils s’asservissent, ni ce en quoi leur théologie est folle.
@jack Mandon
Cette rivalité, qui s’articule dans les commentaires, comme vous dites, est plutôt une construction politique des siècles derniers : celle-ci produisit ce clivage politique en distinguant entre des gens « attardés » et religieux, qui n’utiliseraient pas leur raison, donc seraient subjectifs en tout, et des gens « avancés » et scientifiques, qui utiliseraient leur raison et donc seraient objectifs en tout.
Ceux qui s’opposent à la religion sur ce forum se placent volontiers dans le camp des « avancés », car c’est beaucoup plus avantageux, comme cela permet aussi d’ignorer les arguments de ceux qu’ils placent dans le camp d’en face, donc d’avoir toujours raison.
En tout cas, cela n’a rien à voir avec une confrontation intérieure, comme celle diagnostiquée par Jung ou Freud. Ces deux penseurs étaient d’ailleurs franchement déraisonnables : ils n’ont pas voulu présenter les faits de la psyché simplement. Par orgueil, ils voulurent bâtir leur grand système qui explique tout. Finalement, ces systèmes ne servirent qu’à s’aveugler sur les faits.
Classiquement, l’intellect se compose de deux instances. La raison, faculté délibérative et consciente, la volonté, faculté affective et inconsciente. Une raison pure sans volonté est impuissante. Une volonté pure sans raison est folle. La volonté a ses maladies, dont les pôles pathologiques sont l’apathie (annihilation) et l’hystérie (frénésie).
La raison ne peut se déployer concrètement lorsque l’étage affectif de l’intellect est malsain. Dans l’état d’apathie, il n’y a pas assez qui pousse à agir selon le fruit de ses délibérations rationnelles. Dans l’état d’hystérie, il y a trop qui pousse à agir, et la délibération rationnelle n’est même plus possible.
Une bonne religion, en général, ou la lecture de l’évangile, en particulier - selon moi, permet d’assainir l’étage affectif, source de la volonté, et donc de rendre possible une vie raisonnable.
De fait, le XXe siècle, siècle qui adora la raison, fut pour beaucoup un siècle de frénésie politique. Maintenant, la remise en cause justifiée de ces dérives historiques prend le tours malsain inverse : l’apathie politique, ce qui aura aussi ses conséquences funestes à mon avis... Autre fait, Nietzsche luttait contre l’apathie, d’où sa frénésie dans ses livres, mais sa prostration dans l’existence. Nietzsche le bipolaire... Rien ne vaut l’humeur égale...
Or, garder une volonté libre, c’est-à-dire disponible pour mettre en œuvre ses propres délibérations rationnelles, implique une sanctification de soi. Jésus ne nous dit-il pas : « En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. » ?
Cela dit, la raison elle-même recoupe plusieurs instances. La faculté de délibérer consciemment et intérieurement ; 1° à partir de certains principes pour en déduire des particularités (analyse) ; 2° à partir de certains faits pour en induire des généralités (synthèse). La raison a, elle aussi, ses deux pôles.
Mais les principes sont des généralités tirées d’un nombre restreint de faits, car aucune synthèse n’est parfaitement exhaustive, donc ils sont toujours un peu trop schématiques,. Il s’ensuit que toute analyse repose, in fine, sur des principes approximatifs, et, donc, que les déductions qu’on en tire sont, elles-aussi, fatalement approximatives. La raison a sa faille, et l’on appelle celle-ci : l’erreur.
Il faut en être conscient. Cette possibilité d’erreur existe non seulement dans l’analyse, ce qui peut être corrigé assez simplement à la relecture, mais aussi à l’étape préliminaire, dans la synthèse, donc dans les principes même qui ont sous-tendu l’analyse : Or corriger une erreur de synthèse implique de reconsidérer tous les faits, ce qui est un effort très considérable.
Ainsi, les deux instances de la raison sont les sources de deux espèces d’erreur très distinctes. La seconde, l’erreur glissée dans les principes, est la plus traitre des deux. À considérer des principes faux, on peut totalement s’aveugler sur les faits, en venir à les dénier, car ils contredisent des déductions qui sont pourtant logiquement correctes. Ce sont les fameux : « le communisme ne marche pas, il faut plus de communisme », « le libéralisme ne marche pas, il faut plus de libéralisme », « l’Europe ne marche pas, il faut plus d’Europe »...
C’est manifestement fort difficile de prendre conscience d’une erreur dans des principes qu’on se tient pour vrai. Pourtant, ces erreurs de raisonnement se traduisent elles aussi par des péchés, ce qui finit par rejaillir sur la volonté, qui prend alors un de ses deux tours pathologiques (apathie / frénésie), et fait ainsi perdre libre-arbitre, donc la capacité d’agir rationnellement dans le monde. La prise de conscience des erreurs de principe est donc absolument essentielle.
Sur ce dernier point, Jésus nous dit : « On reconnaît l’arbre à son fruit. Un bon arbre produit des bons fruits. Un mauvais arbre produit des mauvais fruits »
@jeanpiètre
La sociologie des clients ? Des gens bien positionnés dans la fonction publique ou le monde associatif, ayant la capacité d’utiliser leurs subventions pour produire des animations pour leur public, partageant avec eux un goût prononcé pour ce genre d’expérimentation économique. C’est ce que j’imagine.
Bref, c’est fort possible que, même s’ils n’ont pas reçu de subventions en propre, ils aient servi de réceptacle final à toute une série de subventions, guidées vers leur structure par un bon réseau idéologique et militant. Les subventions de « gauche » subventionnant les structures de « gauche » en cascade, en quelque sorte.
Leur projet aura produit un engouement idéologique. Mais l’individualisme étant très constitutif de la spiritualité de gauche, finalement, les gens de gauche sont très mal outillés pour réussir ce genre de structure... S’il n’y a plus l’ennemi bourgeois capitaliste et exploiteur pour produire l’unité du groupe, il explose... Et c’est même drôle : À un moment, l’un évoque « l’auto-exploitation »... L’ennemi, il était devenu intérieur...
Mais, si l’on y réfléchit bien, pour pouvoir se placer à l’intérieur d’une hiérarchie, il faut savoir laisser sa volonté être guidée par les choix d’un décideur, ce qui revient à abandonner une part de son individualité, ce qui est difficile pour un militant de gauche.
Une des solutions proposées serait d’avoir posé à priori un ensemble de règles et de procédures pour régler les différends. Cela revient finalement pour le coopérant à se placer dans une hiérarchie, ce qui est donc susceptible de contrevenir à son individualisme. De plus, à la différence du modèle naturel, le chef de cette hiérarchie n’est pas une personne humaine, mais un système normatif, décrété à priori.
Ce genre de hiérarchie a le défaut d’être inhumain. Déjà, comme un tel système normatif est donné à priori, il ne peut s’adapter à une situation inédite. De plus, un chef compétent saura ménager les susceptibilités, faire preuve de diplomatie, prendre en compte les sentiments, autant de choses qu’un système normatif, du fait de son inertie, ne saura jamais faire.
@Croa
Je confirme : On peut construire sur le sable. S’il est bien tassé, c’est même l’idéal.
@Gollum
Le bûcher, c’était un supplice qui existait déjà dans l’antiquité, et aussi, à la même époque dans d’autres parties du monde. Ce genre de pratique ne dépareillait pas dans l’humanité à l’époque. Maintenant, on peut constater une évolution des usages. La condamnation a mort était déjà, en général, l’exception, réservée aux relaps.
Mais l’ancien-régime est toujours compliqué à saisir, car les cours de justice s’y imbriquent, le seigneur d’un lieu étant souverain en matière de haute justice. D’une part, les décisions de justice avaient une grande dépendance à celui qui rendait le jugement. D’autre part, cette imbrication des pouvoirs de justice faisaient parfois entrer en concurrence les divers protagonistes, ce qui pouvait pousser certains à faire du zèle.
De fait, à la fin de l’ancien-régime, les juridictions laïques - où le protestantisme était puissant, voulurent affirmer leur pouvoir. Elles cherchèrent à se montrer plus chrétiennes que le pape, et, ainsi, les dernières condamnations aux bûchers furent plutôt du fait du parlement de Paris ou des parlements de province, ceci alors que la réflexion dans l’église catholique avait déjà remis en cause ce genre de pratique (ex : mise au point du concept de maladie mentale et argumentation de Nicolas Malbranche). Donc aujourd’hui, ce genre d’hystérie ne serait plus possible.
@yoananda
1/ le catholicisme aurait ainsi donné naissance à son pire ennemi : le libéralisme
Évidemment que non : le libéralisme est fondé sur la concurrence des vices pour - par miracle - engendrer la richesse (comme si Dieu récompensait le vice...) [La prospérité vraie est plutôt, à mon avis, le fruit de la coopération des vertus...].
Il ne faut pas confondre le libre-arbitre et la liberté. On ne peut glisser si simplement de l’un à l’autre. Quant à la propriété, elle n’est nullement absolu selon la doctrine sociale de l’église. On trouve, il me semble des réflexions à ce sujet chez Saint Thomas d’Aquin. De fait, il existait de nombreux prés communs sous l’ancien-régime, lesquels furent abolis à la Révolution.
@Gollum
«
tu es déjà à priori anti-catholique.
Non. C’est à posteriori
»
Il me semble néanmoins que tu tiens un grande partie de ton inspiration de Nietzsche, car j’y reconnais, en tes propos, la teneur de ses discours.
Je l’ai lu aussi, il y a longtemps, car il trônait dans la bibliothèque de mon paternel.
Donc je fus aussi à priori anti-catholique. Cependant, à postériori, je ne lui suis plus. Mais, j’avoue, c’est toujours difficile de faire le bilan historique de telle entité agissant dans l’histoire, puisque l’on ignore ce qu’aurait été l’histoire sans l’action de telle entité.
Le rôle de l’inquisition fut considérablement exagéré. La légende des Bûchers systématiques et à tour de bras est une fable. D’une part, si j’en juge par l’action de Bernard Gui, la plupart des bûchers étaient réalisés sur des cadavres exhumés. Les quelques uns qui avaient lieu sur des vivants concernaient les relaps. On dénombre ainsi 29 condamnation à mort, en 15 ans, sur le comté de Toulouse, c’est-à-dire 1/5 de la France. Approximativement, si on ramène, par extrapolation, sur 5 siècles, et sur la France entière, les condamnés à mort par l’inquisition se chiffreraient à moins de 5000 personnes en 500 ans. Mais c’est abusif d’extrapoler ainsi, puisque la croisade contre les cathares est une période de « fièvre », localisée à ce Comté.
Comparativement, les fusillés et guillotinés de la révolution sous la terreur sont 37 000 personnes en 5 ans, ceci sans compter les civils massacrés en Vendée, à Nantes, à Lyon ou à Toulon (100 000 personnes).
Tu vas me dire que ce que je vais dire est ignoble : mais si condamner à mort une cinquantaine d’agitateurs en 1789 avait pu éviter la mort de 137.000 personnes, cela eût été positif.
L’inconvénient de la maxime « il n’y a pas de raison de croire s’il n’y a pas de preuve », c’est qu’elle contrevient à la méthode hypothético-déductive, qui est pourtant la méthode expérimentale par excellence, celle qui permet précisément d’obtenir les preuves.
Paradoxalement, il faut d’abord croire, pour prouver, donc savoir : Le savoir est une croyance éprouvée.
Mais si aucune croyance n’est autorisée, aucune preuve n’est possible à obtenir, donc aucun savoir n’est possible. L’attitude ici proposée n’est donc pas fonctionnelle.
@Gollum
Pour le reste : tu es déjà à priori anti-catholique.
Par mauvaise foi, tu mélanges tout une série d’évènements à travers l’Europe sur plusieurs siècles, en les imputant abusivement l’exclusive à la papauté : Au XIIe siècle, dans le Languedoc, la croisade contre les cathares, qui fait suite à l’assassinat d’un émissaire du Pape, sur fond de rivalité entre le royaume de France et le royaume d’Aragon ; Au XIVe, l’inquisition, demandée par le pouvoir Espagnol, suite à la Reconquista. Au XVIe, la chasse aux sorcières, opérée par les tribunaux laïcs, dans les pays protestants.
Mais si on fais le bilan objectivement, malgré les quelques périodes de fièvre, dix siècles de catholicisme en France ont fait 10 fois moins de victimes que 2 siècles d’idéologie révolutionnaire, tout en ayant inventé les universités, les hôpitaux, l’école, défriché les terres, assaini les marais, structuré les métiers, et couvert le pays de moulins.
@Gollum
Celui qui avait un village sur le dos, il lui suffisait de changer de village pour avoir la paix, voire d’aller en ville. Mais la télé qui te brocarde, c’est dans tout le pays que tu es grillé. La publicité négative subsiste, elle a juste changé de forme - et de dimension.
Toute société fonctionne pareil, selon les mêmes principes universaux. Notre régime est plutôt fondé sur l’hypocrisie : Il te casse les reins en douce, par un harcèlement continuel, te ponctionnant de l’argent, ou t’empêchant de travailler pour survivre, ceci alors qu’il t’avait laissé accroire à priori qu’il ne donnait aucune limite. Je préfère encore un totalitarisme franc, qui indique clairement la ligne rouge à ne pas franchir.
Le coté soft des sanctions, ce n’est pas par humanisme, mais c’est plutôt une manière de ne pas donner prise à la critique, pour ne pas engendrer d’opposants au régime. Le régime sanctionne bel et bien, mais il fait en sorte que cette sanction ne soit pas perçue par la population, juste qu’elle soit efficace à briser l’opposant.
Mais bon, quand le régime commence à enseigner la sexualité à des enfants de 7 ans,... c’est déjà une sacré immixtion dans la vie privée.
Hard ou soft, c’est la question des moyens. Cela a son importance. Les moyens au moyen-âges étaient beaucoup plus limités qu’aujourd’hui. Donc il fallait frapper très fort pour être entendu. Aujourd’hui, avec la caisse de résonance médiatique, ce n’est plus utile, voire, il vaut mieux frapper doucement, et, encore mieux, invisiblement. Il y a eu quand même un certain nombre de morts par accident ou par suicide qui arrangeait bien le pouvoir ces 40 dernières années (Boulin, Grossouvre, Bérégovoy, Ballavoine, Coluche, ..etc).
Une société implique une certaine unité. Quand une société est trop divisée, le pouvoir tend fatalement à employer les grands moyens pour se sauvegarder : Réduire au silence l’opposition, inonder de propagande la populace, bourrer de crâne de sa jeunesse. C’est écrit : « une société, divisée par elle-même, périt ». Le régime totalitaire est cette ultime tentative, désespérée, dont un pouvoir en perdition use pour survivre. Ce régime émerge au terme d’une période de décadence.
@Gollum
Mise au point : L’église ne clouait pas les hérétiques au Pilori... Le Pilori servait à exposer, temporairement, aux yeux de tous, quelqu’un qui avait fauté (L’extrême-orient avait la cangue). Ce qui était cloué au Pilori, c’était un écriteau mentionnant les motifs de la condamnation (vol,...etc). Le pilori était signe de haute justice. Or la haute justice, sous l’ancien régime, était un fait seigneurial. Et les seigneurs, ça dépendait du lieu : nobles dans les fiefs nobiliaires, prélats dans les fiefs ecclésiastiques, bourgeois dans les fiefs communaux. Le pilori n’a été aboli qu’en 1832. Maintenant, on a la télévision, bien plus efficace. Un bon reportage au vitriol, sur la face de quelqu’un, n’est pas seulement visible par quelques passants sur une place, mais par des millions de personnes d’un coup. N’importe quel journaliste qui se prend pour un justicier peut clouer au pilori...
[Définition minimale du Bien]. Certes. Ensuite, tu dis que le reste est une affaire de goût. Mais les goûts, ça ne se discute pas. Le dégoût porte à une réaction affective violente. C’est bien ceci qui fait qu’il est justement une source potentielle de conflit, parce qu’il est sans fondement rationnel. Pour éviter ces désagréments, faudrait-il interdire tout goût, toute affection particulière, toute préférence ? C’est plus ou moins ce vers quoi veut aller le système politique, mais ce n’est pas possible : c’est prôner une société d’apathiques, ce qui n’est pas viable. C’est l’amour, l’affection qui met l’homme en mouvement.
Mais même, pour la « définition minimale » du bien : il lui faut un fondement rationnel (des principes fondateurs), d’où il découle. Gare à toi si tu les écornes, car c’est remettre en cause les fondements même de la société, telle que la conçoit son pouvoir politique. Tu remets en cause les fondements du communisme ? Tu vas au goulag. Tu remets en cause les fondements de la révolution française ? Tu passe à la guillotine. Tu ne vénère pas l’empereur Romain ? Tu es bouffé par les lions dans un cirque.
Toute société fonctionne pareil. Il y a les fondements des divers groupes composant une
société. Lorsque il y a antagonisme entre ces divers fondements, il y a
conflit entre les groupes, ce que le pouvoir politique doit gérer. Puis il y a les fondements du pouvoir politique. Ne pas y souscrire expose aux sanctions du pouvoir politique.
Tu t’illusionnes en prêtant à l’église les déviances du communisme.
De tout lieu, en tout temps, celui-là qui remet en cause les fondements d’un pouvoir politique s’expose à être sanctionné durement par celui-ci.
@guepe
Je sais encore ce que je dis... Où ai-je donc écrit qu’un fluide est un spectre ? Citez-moi la phrase en question...
Un spectre, c’est l’ensemble des fréquences d’une onde qui se propage dans un milieu (-> transformée de Fourier). Par exemple, une onde qui se propage dans un fluide a un spectre. On modélise une onde dans un fluide via une équation d’onde.
Ainsi, explicitement, j’ai dit que l’équation de Schrödinger modélise une onde dans une fluide pour prédire son spectre.
Éther, fluide électronique, je n’ai pas encore complètement tranché.
Un fleuve, c’est de l’eau. Une goutte d’eau, c’est de l’eau. Une molécule d’eau, c’est encore de l’eau. En français, le singulier caractérise le général, ou l’individu [ex : les français aiment la baguette (espèce) ; cette baguette est trop cuite (individu)]. C’est une notion linguistique de base.
Vous avez donc « l’électron », le fluide électronique (espèce) et « l’électron » une particule de ce fluide (individu).
Pourquoi croyez-vous que la fonction d’onde soit prise comme une loi de probabilité, si ce n’est parce que l’électron (individu) n’est jamais observé seul ? Il y en a toujours énormément qui sont observés à la fois. Vous l’avez dit vous-même : c’est la loi des grands nombres...
On ne va pas s’étonner qu’un jet d’eau goutte à goutte ne mouille pas tout l’écran tout d’un coup... Si ?
@Qaspard Delanuit @gaijin
Exactement.
Un fluide composé de corps. Des corps composés de fluides. Des fluides composés de corps. Des corps composés de fluides, ... etc à l’infini.
Une continuité de discontinuités.
@Gollum
Toujours pareil : Votre citation universitaire ne me contredit pas. C’est vous qui ne comprenez pas ce qu’elle signifie. Les forces de frottement dans un fluide sont elles aussi modélisées selon le paradigme d’une matière continue.
A mon tour de citer une université :
« Une particule fluide est un "petit élément de fluide", suffisamment petit pour que l’on puisse considérer que ses propriétés sont homogènes (pression, masse volumique, vitesse... identiques en tout point de la particule fluide)
...
Comme tous les "volumes élémentaires" classiques (terme ici abusif, car le volume d’une particule fluide peut varier), elle subit des mouvements de translation et rotation. Mais puisqu’elle est "fluide", elle est en outre susceptible de se déformer. Par conséquent, sa masse est constante, mais son volume et sa forme peuvent éventuellement varier le long de l’écoulement et/ou en fonction du temps. »
Ainsi, je répépépépépète depuis le bédut : le paradigme de la mécanique des fluides considère une matière continue. Dans cette matière continue, elle y distingue des petits éléments de volume infinitésimaux, que l’on désigne par le terme « particules », terme qui signifie « minuscule partie », ceci pour analyser l’évolution dans le temps et l’espace des diverses grandeurs physiques du fluide.
Votre erreur est de ne pas appliquer la définition du terme en vigueur dans le domaine considéré. C’est comme si, par exemple, en électricité, vous considériez le terme « courant » selon sa définition en mécanique des fluides...
@guepe
Tu ne distingues pas les paradigmes et le réel. On peut modéliser l’eau soit comme un fluide continu, soit comme composé de milliards de molécules. Ce sont deux paradigmes pour une même réalité : l’eau.
Un fluide, c’est un objet conceptuel, et le paradigme de ce concept est que la matière est continue.
J’écrivis « Maintenant, pour savoir ce qu’est ce fluide, il faut déjà repartir de ce que prédit l’équation de Schrödinger : C’est le spectre de l’hydrogène. »
Vous me répondîtes : « Vous savez que ça ne veut rien dire ? Un fluide n’est pas un "spectre" »
Dites-moi donc : Dire que la relation fondamentale de la dynamique prédit l’accélération d’un objet en chute libre, est-ce dire que l’objet qui chute est une accélération ?
S’il y a une confusion entre un électron et faisceau d’électron, elle n’est pas de mon fait. Thomson, travaillant sur les rayons cathodiques, voulut y voir un agrégat d’électrons, objets corpusculaires de charge négative. Donc, la « découverte » (en fait, l’hypothèse) de l’électron, par Thomson, ne s’est pas fondée sur l’observation d’un seul électron, mais sur l’observation de faisceaux. D’autres voyaient ces faisceaux comme du fluide. Suivez ce lien pour une petite remise à niveau sur le sujet. Vous y lirez que Thomson pensait l’électron comme une structure stable de l’éther, milieu continu.
Pour le reste : que Neni ! Les probabilités ne furent pas introduites pour ceci ou cela... La fonction d’onde, grandeur continue, a été interprétée comme une loi de probabilité (Ecole de Copenhague). La fonction d’onde préexistait, d’où le nom qu’on a donné à cette fonction. Sinon, on l’aurait nommée fonction de probabilité.
@Gollum
L’hétérogénéité absolue, comme vous dîtes, n’est-ce pas un autre nom pour l’individualisme ?
Nous y sommes - en principe. Mais nous n’y sommes pas - en pratique. En effet, les gens ont besoin d’être en société, puisqu’ils ne sauraient produire par eux-même l’intégralité de ce qu’il leur est nécessaire pour vivre. Ainsi, les sociétés se forment naturellement. Il suffit de voir comment les clans se forment lorsque l’on réunit un groupe de gens : par affinité. Donc l’hétérogénéité totale n’est pas un état stable.
J’ai pris l’exemple de l’Islam, du fait de l’actualité. Mais bien-sûr que le raisonnement n’est pas réservé à un antagonisme culturel autochtone / allochtone. Certes, souvent, l’allochtone, puisqu’il vient d’un lieu lointain, dispose d’une culture particulière, qu’il emporte avec lui. Il peut ainsi y avoir des antagonismes culturels qui se forment par se biais.
Mais le critère est bien plus général : il y est question des définitions du Bien. Dans une société, il peut très bien se former une idéologie qui entrera en conflit avec les définitions canoniques du Bien de ladite société. Il y aura alors un risque de guerre civile.
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