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Crise : un scénario prévisible et prédit



Congressman Ron Paul. Chambres des représentants des Etats-Unis.16 juillet 2002 :

"M. le Président, je prend la parole afin de présenter le Free Housing Market Enhancement Act. Cette législation restaure un marché libre dans l’immobilier en abrogeant les privilèges particuliers accordés aux entreprises soutenues par le gouvernement (GSE) [NDT : government-sponsored enterprises]. Ces entités sont la Federal National Mortgage Association (Fannie), la Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie) et le National Home Loan Bank Board (HLBB). Selon le bureau budget du congrès, les GSE du secteur immobilier ont reçu 13.6 milliards de dollars de subventions fédérales indirectes lors de l’année fiscale 2000 uniquement.

Un des principaux privilèges gouvernementaux accordés à ces GSE est une ligne de crédit au Trésor des Etats-Unis. Selon certaines estimations, la ligne de crédit pourrait atteindre plus de 2 milliards de dollars. Cette promesse explicite par le Trésor de renflouer ces GSE en temps de difficultés économiques les aide à attirer des investisseurs consentant à des rendements plus bas qu’ils ne le feraient en absence de subvention. Ainsi la ligne de crédit fausse l’allocation du capital. Plus important encore, la ligne de crédit est une promesse de la part du gouvernement de s’engager dans un transfert de revenu gigantesque, inconstitutionnel et immoral des travailleurs américains vers les détenteurs de dettes GSE.

Le Free Housing Market Enhancement Act abroge aussi l’octroi d’autorité légale offert à la réserve fédérale afin d’acheter la dette des GSE immobilières. Les GSE sont les seules institutions avec le Trésor des Etats-Unis à se voir octroyer l’autorité statutaire explicite de monétiser la dette à travers la réserve fédérale. Cette disposition donne aux GSE une source de liquidité indisponible pour leurs concurrents.

Ironiquement, en transférant le risque d’un défaut généralisé des hypothèques, le gouvernement augmente la probabilité d’un crash douloureux dans le marché immobilier. Il en est ainsi car les privilèges particuliers accordés à Fannie, Freddie et HLBB ont créé des distorsions dans le marché immobilier en leur permettant d’attirer un capital qu’ils ne pourraient pas obtenir dans des conditions de marché pur. Le capital est donc détourné de ses usages les plus productifs vers l’immobilier. Ceci diminue l’efficacité de tout le marché et réduit le niveau de vie de tous les américains.

Néanmoins, malgré les dommages de long terme infligés par l’interférence du gouvernement dans le marché immobilier, les politiques du gouvernement de diversion du capital vers d’autres secteurs créent une bulle dans l’immobilier à court terme. Comme toutes les bulles artificiellement crées, le boom des prix de l’immobilier ne peut pas durer éternellement. Quand les prix tomberont, les propriétaires seront mis en difficulté tandis que leur capital immobilier sera anéanti. De plus les détenteurs de dettes hypothécaire auront aussi des pertes. Ces pertes seront plus grandes que ce qu’elles auraient été si la politique du gouvernement n’avait pas activement encouragé le sur-investissement dans l’immobilier.

Peut-être la Réserve Fédérale peut-elle éviter le règlement de l’addition en achetant de la dette des GSE et en pompant des liquidité dans le marché immobilier, mais cela ne peut retenir l’inévitable chute du marché immobilier pour toujours. En fait, retarder les nécessaires mais douloureuses corrections du marché ne fera qu’aggraver l’inévitable chute. Plus des gens investiront dans le marché, plus les effets sur l’économie seront importants lorsque la bulle éclatera.

Ce n’est pas moins que le président de la réserve fédérale Alan Greenspan qui a exprimé son inquiétude de voir les subventions gouvernementales accordées aux GSE amener les 
investisseurs à sous-estimer le risque d’un investissement dans Fannie Mae et Freddie Mac.

M. le Président, il est temps pour le congrès d’agir afin de supprimer le soutien du contribuable aux GSE immobilières avant que la bulle n’éclate et que les contribuables soient une fois de plus forcés de renflouer les investisseurs induits en erreur par les interférences insensées du gouvernement dans le marché. J’espère ainsi que mes collègues se dresseront en faveur des contribuables et des investisseurs américains en coparrainant le Free Housing Market Enhancement Act."

La liberté ne fut pas légalisée, le Free Housing Market Enhancement Act ne fut jamais adopté. 

Tags : Amérique du Nord Finances Mondialisation




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7 réactions à cet article    


  • 2 votes
    monpetitavis 23 septembre 2010 00:41

    Non mais c’est quoi ce style de vidéo ? On dirait une longue bande annonce du prochain film holywoodien. Je pensais que l’économie était un sujet sérieux qui ne se traite pas avec des bandes annonces, de la musique, des badaboum, des citations coupées et extraites...etc

    Pour revenir au sujet, on est d’accord sur un point, l’Occident vit une fuite en avant depuis une bonne 40aine d’année avec une croissance alimentée uniquement par la dette. D’autres économistes, qui je suppose ne sont pas votre tasse de thé (Sapir, Gréau) l’ont très bien expliqué.


    • 1 vote
      FrenchDissent FrenchDissent 23 septembre 2010 17:09

      Non ce n’est pas ma tasse de thé. 


      Pour ceux qui souhaitent en savoir davantage sur les positions de Paul et Schiff (en anglais) :

      Ron Paul, my battle against the fed.

      Peter Schiff Mortgage Bankers Speech Nov/13/06

      Peter Schiff debates David Epstein of Columbia university

      Why the meltdown should have surprised no one

      et plus généralement mises.org

      Pour ce qui est du format l’objectif est d’intéresser un maximum de personnes à un sujet que beaucoup peuvent trouver rebutant.

    • 1 vote
      FrenchDissent FrenchDissent 23 septembre 2010 17:30

      Désolé pour la mise en forme du texte, je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais elle ne fait pas honneur au contenu.


      • 2 votes
        monpetitavis 23 septembre 2010 17:32

        Non, votre objectif n’est pas d’intéresser un maximum de personnes, votre objectif est qu’un maximum de personnes facilement impressionnables adoptent votre point de vue, et ça c’est beaucoup moins louable.


        • vote
          rastapopulo rastapopulo 29 septembre 2010 20:59

          http://www.youtube.com/watch?v=xDmi4poYkW4

          95, ça va ?

          (pour rappel ses frais de campagne n’ont pas été remboursé prétextant que les sommes prétées étaient sans intérêts et que donc c’était des dons non remoursables pendant que Balladure se goinfrait des retrocommissions sans problème pour valider ses frais...)

          Ah et sa vision est que le système devait intervenir mais uniquement pour sauver les maisons et qu’ainsi elles restent habitables... pas pour sauver les banques et la retraite par capitalisation.


          • vote
            FrenchDissent FrenchDissent 1er octobre 2010 19:11

            1933 ça marche ? ;)


            "L’expansion du crédit ne peut pas augmenter la quantité de biens réels. Elle ne conduit qu’à un réarrangement. Elle détourne les investissements en capital du cours prescrit par la situation de la richesse économique et des conditions du marché. A cause d’elle la production suit des voies qu’elle n’aurait empruntées que si l’économie avait connu un accroissement du nombre des biens matériels. Il en résulte que l’essor ne repose pas sur une base solide. Il ne s’agit pas d’une prospérité réelle. C’est une prospérité illusoire. Elle ne s’est pas développée à la suite d’une augmentation de la richesse économique. Elle est née au contraire parce que l’expansion du crédit a créé l’illusion d’un tel accroissement. Tôt ou tard il doit apparaître que cette situation économique est construite sur du sable."

          • vote
            rastapopulo rastapopulo 5 octobre 2010 18:57

            Génial pour le démontage des cycles !

            Maintenant je me demande en quoi la dérégulation d’une finance dématérialisé (dont la confiance provient des règles justement) qui amène la prolifération des produits financiers pour plusieurs le PIB en valeur ne serait pas exactement ce qui est pourfendu par cette auteur.

            J’avoue avoir passé le passage obligé bon/méchant, Marxisme/marché mais peut être à tord.



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