Salutations, nous avons hélas là un parmi des millions d’exemples d’effet ssecondaires de notre choix majeur à tous d’avoir plus que les autres donc de jeter à la poubelle la coopération équitable qui ne peut exister que volontairement..
Ce choix s’appelle compétition, mauvais mot le bon mot est élimination, donc violences, guerres, vols, tricheries, tortures, destructions etc
Allons remettre en cause cela ?
pas du tout car ce n’est ni perçu , ni compris
et si par hasard "je" le vois, "je" le jette de suite en général..car ma seule voie est plus pour moi, tout pour ma gueule et chacun sa merde..
comme en même temps "je" est occupé à créer une image de "je" quasi parfaite, sinon la pensée ne peut fonctionner sur une proposition ( moi imparfait ou à changer ceci et cela à mes yeux) perçue comme fausse ou mauvaise, "je" ne va pas aller voir de ce coté..etc
rien de nouveau bien sur, c’est même vieux de plusieurs millénaires après notre mauvais tournant mental avant tout puis s’étendant bien sur au monde dit physique.
La Boétie : Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre
mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux
le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos
champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos
ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il
semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous
laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies.
Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas
des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous
avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à
la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous
offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux
mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du
nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que
vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux
qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains
pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule
vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous,
qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il
n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si
vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du
meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos
champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons
pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse
assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des
soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à
la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et
exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il
puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales
plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il
vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités
que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les
sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de
vous délivrer, seulement de le vouloir.
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous
demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le
soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la
base, fondre sous son poids et se rompre.
La Boétie, extrait du Discours de la servitude volontaire