Si je puis dire deux mots sur les "alliés" : le Japon est tout de même dans une situation très singulière et dangereuse qui, si les choses s’enveniment, rendront sa vie très difficile dans la région. Ce pays a évidemment un passé colonisateur qui n’est pas mort dans l’esprit de tous dans cette région de l’Asie (Coréens, Chinois ou autres Vietnamiens, par exemple, ont certainement quelque part dans leur tête, quelques lignes d’histoire leur rappelant ce fait ; c’est, d’ailleurs, la même chose pour les Japonais... entre les nostalgiques et les anti-colonisations, bien sûr). Mais suite à sa défaite, le Japon a été obligé de rendre les armes, de se mettre nu face aux Etats-Unis, se soumettre (et comment aurait-il pu faire autrement...) à ce pays qui l’a obligé à ne jamais plus s’armer autrement que pour la seule défense de son territoire en propre.
Le voilà donc dans une contradiction qui risque de le mettre dans une difficulté énorme face à la Corée, peut-être mais surtout la Chine, bien sûr : une histoire de puissant dominateur et destructeur, puis d’un soumis militairement, diplomatiquement, politiquement auquel il est impossible de faire autrement que ce que lui dictent les Etats-Unis.
Il y a un certain abruti sur ce site qui fait passer le Japon pour un pays de faiblards qui joueraient aux "gros bras" ridicules face à une Chine autrement plus légitime. Les choses sont autrement plus compliquées : le Japon a besoin des eaux qui l’entourent pour la pêche, pour démontrer une relative capacité de ne pas se soumettre à la Chine (appuyé en cela par les Etats-Unis, mais pas seulement). Encore, la puissante Russie au-dessus en viendra aussi probablement à montrer les dents bientôt. Et là encore, le Japon se retrouvera coincé entre les Américains et les Russes.
Il y a aurait tant de choses à dire pour être plus juste, plus précis. Mais je tenais simplement à dire que la position du Japon, et surtout du peuple japonais (en souffrance économique, sociale, politique... et, bien sûr, les veines ouvertes par l’accident de Fukushima), porte plus à la pitié qu’au mépris.
M’enfin, je vais cesser de parler de ce pays ici. Je vais laisser l’abruti cité plus haut donner son fin avis sur la chose...