Crise sanitaire : Véran, Buzyn, Philippe échappent (encore) à la Justice
La chronique police / justice
- Avec Alexandre Langlois
Ancien policier, auteur de “L’ennemi de l’intérieur : Dérives et dysfonctionnements de la Police nationale” (éditions Talma) et de “Essayez la démocratie : au bal masqué de la Macronie” (éditions Talma)
- Avec Régis de Castelnau
Avocat à la Cour, auteur du blog “Vu du Droit”, auteur de “Une justice politique” (L’Artilleur)
Tags : Droit Politique Entreprises Corruption Industrie Covid-19
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Tartufferie institutionnelle : les vrais « cons » ne sont pas SUR le mur de la « justice », mais DANS ses murs !
La justice, en général, ne se préoccupe que très peu de la victime, et infiniment plus de l’agresseur, auquel elle fournit avocats, surveillants, assistants sociaux, psychiatres, traducteurs, agents de réinsertion, gîte et couverts si nécessaire. Alors, que dans le même temps, la victime devra se débrouiller seule, n’aura que peu ou pas le droit à la parole, comme dans l’affaire du sang contaminé (ou pire, celles d’Outreau, des enfants, qui auront la justice contre eux), et n’obtiendra jamais intégralement réparation de son préjudice, ou que très partiellement. Et elle devra en outre se débrouiller, lorsque quelques subsides lui sont accordés, pour les recouvrer, ce qui s’avère rapidement impossible. Et tout ceci est normal, dans l’esprit de nos magistrats car probablement pour eux il n’y a pas de victimes innocentes, et dignes de considération !
Tout comme dans l’ancien régime, il y a deux justices, celle de ville et celle de cour, et « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir… » Ceci n’est pas qu’une opinion, c’est un constat terriblement accablant, et s’il convient de juger l’arbre à ses fruits, l’homme à son parcours, l’histoire de la justice est une série accablante pour elle. De cette justice qui appliquait avec sévérité les lois d’exceptions du régime de vichy, et dont les magistrats étaient quasiment les mêmes que ceux qui, précédant ce régime, appliquaient les lois de la République, et qui sont rigoureusement restés les mêmes après la libération sans que personne ne se soucie d’en purger les colossales responsabilités issues d’une bienveillante collaboration. Jusqu’à cette lamentable pantalonnade du procès de la méprisable Haute Cour de justice de la République qui, dans l’affaire du sang contaminé a inventé cette formule incommensurablement perverse de : « Coupable mais pas condamnable », qui venait clore la série délicieuse du responsable « Fabius » mais pas coupable. Chaque fois que la justice doit se prononcer, soit sur la responsabilité pénale des fonctionnaires, soit sur celle des prévarications nombreuses des dirigeants politiques ou hauts fonctionnaires, souvent les mêmes, elle fait toujours preuve d’une mansuétude, d’une bienveillance et d’une indulgence à faire pleurer les anges.
Pourquoi ? se demanderons certains naïfs, mais pour la simple et bonne raisons qu’elle est, et ne peut pas être autrement qu’aux ordres. Les magistrats sont issus de la nomenklatura, formés par elle, encadrés par elle, entretenus par elle, promus ou sanctionnés par elle, totalement tributaire d’elle. Et il faut une énorme dose d’hypocrisie et de duplicité de langage, ou être un apparatchik du système, pour avoir le culot de prétendre que la justice est indépendante du pouvoir, alors que tout démontre et prouve objectivement le contraire.
NB : Quelques exemples d’une justice à deux vitesses, extraits de l’ouvrage de Yann Moncomble intitulé « Le pouvoir de la drogue dans la politique mondiale » :
Le 20 février 1988, la police espagnole arrêtait au cours d’une rafle anti-drogue à la sortie d’un pub de Benidorm (Espagne), Jean-Paul Etienne Pasqua, neveu du ministre de l’Intérieur français (de l’époque) Charles Pasqua. Il portait sur son abdomen et ses jambes, accrochés avec du sparadrap, près de 2 kilos de haschisch. L’incident a donné lieu pendant le week-end à un contact téléphonique entre le ministre français et son homologue espagnol. Excipant de son illustre parenté, Jean-Paul Pasqua aurait tenté de se débarrasser des quatre policiers qui l’avaient appréhendé en leur proposant une somme de 5 000 francs. À l’époque, l’affaire devait être examinée par le tribunal d’Alicante. Mais à l’issue du contact téléphonique, plus de nouvelles. (En ce qui concerne Charles Pasqua, nous conseillons la lecture de « D... comme drogue », d’Alain Jaubert. C’est « stupéfiant ! »)
Le 25 juillet 1986, L’Hebdomadaire « Minute » révélait l’affaire suivante : Le 18 février 1986, une patrouille, remarquant un automobiliste en train d’effectuer une manœuvre pour échapper à un contrôle de police, le prend en chasse. L’ayant rattrapé à l’angle des rues Vergniault et Tolbiac, elle le découvre en possession d’un couteau à cran d’arrêt et de 20 grammes de résine de cannabis. Mais il y a plus grave dans son cas : il transporte également un peson, l’instrument de mesure de précision qui sert aux trafiquants à peser la drogue. En vertu de la législation en vigueur, son compte est bon ; garde à vue, mise à disposition du commissaire chef de la brigade des stupéfiants, présentation au parquet. Mais rien de tel ne se passe pour le jeune homme en question : arrêté à trois heures du matin, il sera remis en liberté à trois heures quarante. Pour une raison qui semble lumineuse : il s’appelle Michel Badinter, neveu de Robert Badinter, encore ministre de la Justice au moment des faits. Le neveu Badinter demeurant rue Wurtz, sans profession, a été libéré sans même qu’on lui ait pris sa photo ni ses empreintes digitales, contrairement aux instructions en cours actuellement. Et cela sur intervention de l’état-major de la police judiciaire et du substitut de service, qui a été réveillé pour l’occasion. La protection des pourris et des pourrisseurs étant assurée par la justice même qui devrait les poursuivre implacablement, on ne s’étonnera pas que la consommation de cocaïne fasse dans les milieux branchés des progrès effrayants.
À ce propos, rappelons que la Première Chambre du tribunal de Paris, présidée par Jean-Michel Guth, rendait le 10 juillet 1986 un jugement condamnant L’Hebdomadaire « Minute » à verser 25000 francs de dommages et intérêts à Françoise Sagan, à la suite de la publication, en février 1986, dans deux numéros consécutifs, d’articles relatant l’interpellation par la police de trois revendeurs de drogue présentés comme ayant été les fournisseurs de l’écrivain. Rebondissement : Françoise Sagan, amie intime de François Mitterrand était, le 17 mars 1988, inculpée d’infraction à la législation sur les stupéfiants. Bonjours tristesse… Interrogée sur RTL dans la soirée, elle déclara : « Il m’est arrivé de prendre un peu de cocaïne, comme à pas mal de gens. Mais de là à me traîner devant les tribunaux, je trouve ça hallucinant. » Et en plus elle fait des jeux de mots ! Le 5 mars 1990, débute les débats devant la 6e Chambre correctionnelle de Lyon, mais avec des absents de marque à la barre : Françoise Sagan, les journalistes François Debré et Maurice Najman, l’écrivain Philippe Cardinal et Laura Travelli-Picasso, inculpés tout comme leur amie Sagan. Le fait qu’ils aient choisi de ne pas venir s’expliquer fait dire à certains avocats qu’il y aurait plusieurs justices. À la 6e Chambre du tribunal correctionnel de Lyon, on a vu souvent de petits usagers ramasser un an de prison ferme pour beaucoup moins.
Et comment ne pas rappeler l’affaire Christina Von Opel, richissime héritière de la famille de constructeurs d’automobiles, condamnée à dix ans de prison en novembre 1979. La police avait trouvé dans sa villa de la Côte d’Azur une tonne et demie de haschisch. Peu de temps après l’arrivée des socialistes au pouvoir, Christina Von Opel bénéficiait d’une grâce présidentielle en tant que mère de famille. Il est vrai que toutes les mères de famille emprisonnées n’ont pas la chance de voir leur avocat devenir ministre de la Justice. Vous l’avez deviné : son avocat était Robert Badinter…
En octobre 1986, lorsque Marylin et Robert Vigouroux (maire de Marseille à l’époque) se rendirent à Panama pour parrainer la reconduction du contrat de la S.E.M. (Société des Eaux de Marseille), ils y furent reçus comme des chefs d’Etat. Une exposition sur la mode avait été organisée par Marylin Vigouroux à l’ambassade de France et le couple séjourna sur l’île privée du général Noriega. Quelque temps après, « éclatait » le scandale Noriega-trafic de drogue. Cela n’empêcha pas Robert Vigouroux de rencontrer une nouvelle fois le général Noriega lors d’une escale à Panama en 1988. Le maire de Marseille revenait du congrès de la Fédération Mondiale des Villes Jumelées (F.M.V.J.) qui s’était tenu à Lima et le protocole d’accord de jumelage entre Panama City et Marseille fut alors signé.
À toutes fins utiles, précisons que la F.M.V.J. est une association fondée en 1957 et dotée de moyens importants pour arriver, à travers des jumelages entre diverses villes du monde, à abattre les frontières entre les nations en vue d’un « conglomérat plus vaste » ; il s’agit d’une organisation mondialiste dont les statuts, il convient de le rappeler, furent rédigés par… Robert Badinter.
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