La
thèse de ce monsieur : "La majorité de la pollution mondiale
n’est pas générée directement par les individus, mais par les
industries" (donc peu importe le nombre des individus).
Présenter
les chose ainsi est une arnaque, c’est oublier que les industries ne
font rien d’autre que répondre aux demandes des populations.
Les
populations demandent des voitures, alors l’industrie produit des
voitures.
Les
populations demandent du carburant pour leurs voitures, alors
l’industrie pompe le pétrole.
Les
pollueurs sont les demandeurs.
Et
plus il y a de demandeurs, plus la population est grande, plus il y a
de pollution.
Les
industries ne sont que les exécutants.
Surpopulation
et surconsommation épuisent les ressources :
Lorsque leur technique permettait à nos pères
d’aller jusqu’au bout des choses, ils l’ont fait sans retenue.
Ils ont toujours considéré qu’ils étaient les meilleurs et les
plus beaux, que même la nature devait subir leur loi.
Ils
ont commencé très fort, en exterminant les mammouths ;
… et
les néandertaliens de surcroît.
Puis
les Romains ont anéanti des populations entières d’animaux sauvages
d’Afrique et d’Orient, parce qu’il leur fallait du pain et du cirque
(500 lions exterminés lors de l’inauguration du théâtre de Pompée
à Rome).
Puis,
avec Buffalo Bill, ils ont exterminé les bisons ;
… et
les Indiens de surcroît.
Les
anciens ont aussi quasi exterminé les loutres de mer, les phoques,
les bébés phoques, les éléphants de mer, les éléphants de
terre, les bêtes à fourrure1…
et les autres peuples et tribus aussi. On sait ce qui s’est passé
après la découverte du Nouveau Monde, l’anéantissement de peuples
et de cultures ; on est moins conscient que la guerre fut
toujours "l’état de nature", même là où on ne s’y
attendrait pas :
« [les
Tahitiens] sont presque toujours en guerre avec les habitants des
îles voisines. […] La guerre se fait chez eux d’une manière
cruelle. Suivant ce que nous a appris Aotourou, ils tuent les hommes
et les enfants mâles pris dans les combats2 ;
ils leur lèvent la peau du menton avec la barbe, qu’ils portent
comme un trophée de victoire ; ils conservent seulement les
femmes et les filles, que les vainqueurs ne dédaignent pas
d’admettre dans leur lit. » (Bougainville3,
l’un des premiers à visiter la Polynésie nouvellement découverte,
à propos des Tahitiens)
(On
appréciera le style délicat et raffiné du XVIIIe
siècle : « que les vainqueurs ne dédaignent pas
d’admettre dans leur lit »… Qu’en termes galants ces
choses-là sont dites… )
Nos
ancêtres n’ont pas vraiment fait preuve de sagesse, nulle part, pas
seulement en Occident où ils avaient la prétendue excuse qu’en haut
lieu, en très haut lieu, on leur avait donné carte blanche :
****
« Soyez
féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la, soumettez
les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue
sur la terre... » (Genèse
1:28).
La
réalité est que dans le bon vieux temps les hommes étaient
insouciants de la nature, laissant leurs déchets à l’abandon,
chassant sans retenue ; même en petit nombre ils pouvaient
faire des dégâts considérables, par exemple exterminer la grande
faune en certaines régions.
(Voir par exemple : Sapiens,
par Yuval Noah Harari - Albin Michel : "Les
chasseurs-cueilleurs furent des "serial killers"
écologique")
Aujourd’hui
les sensibilités ont évolué, plus attentives à l’environnement ;
mais la foule des hommes est si dense maintenant que même si chacun
est plus respectueux de la nature, l’impact global de cette multitude
sur l’ensemble de la planète est bien plus considérable que tout ce
que pouvaient faire nos ancêtres, irrespectueux mais si peu
nombreux.
Maintenant
au contraire, on protège la vie sauvage, on ne va pas chasser les
bisons ou les baleines on va les photographier, et de braves petits
jeunes gens s’étaient mobilisés jour et nuit, prêts à se battre
pour sauver, disaient-ils, le petit campagnol amphibie de
Notre-Dame-des-Landes et son territoire. ****
1 « Les
aristocrates, les membres du haut clergé, les princes, les rois ou
les riches marchands achètent de l’écureuil [le vair], de
l’hermine, du renard, de la belette blanche, de la loutre, du
castor, et font venir des forêt plus froides de l’Europe centrale
des zibelines. Pour une houppelande, il faut jusqu’à 2 250
peaux d’écureuil ou 500 peaux de zibeline. Quand les princes ou les
rois habillent leur "maison" [leurs familiers], ils
peuvent acheter, à l’instar du roi de France, sur six mois en
1322... un million de peaux fines. » (Le Moyen Äge -
Madeleine Michaud – Eyrolles) On peut saluer le chauffage
central et les vêtements "polaires" en fibre polyester,
qui permettent de se passer de fourrures.
2 Mémoire
de ces anciens temps, Teahupoo qui est aujourd’hui un haut
lieu du surf mondial. Il n’est pas certain que les surfers sachent
que Teahupoo signifie "mur de crâne"’ :
les crânes des ennemis tués lors des batailles étaient utilisés
pour construire des murs délimitant leur territoire.