Eric Zeimmour a tout a fait raison, et il est d’ailleurs bien courageux, Miller sait très bien ce qu’il voulait dire par les lumières découlent du christianisme.
Il se réfère entre autres à Marcel Gauchet avec "le désenchantement du monde" qui démontre qu’en effet le christianisme a permis les lumières, un courant apparemment en révolte mais précisément contre une fausse interprétation du christianisme en vigueur depuis trop longtemps (inquisition, indulgences, abus de pouvoir...)loin de celle que les gens instruits (latinistes) pouvaient intégrer... ceux là ne pouvant reformer l’église, ce qui devaient d’ailleurs paraitre impossible à l’epoque, ils ont créé ou disons inspiré ce fameux courant des lumières. Plus ou moins bancal mais en tous cas totalement lié au message chrétien et donc pas seulement en opposition à moins de ne voir que la face janséniste ou "druidique" du christianisme en France au 17eme et avant. Le christianisme assume totalement ses origines juives mais va au delà pour sortir de la culpabilité et toucher l’universel, ce qu’avaient compris plus ou moins intuitivement les philosophes des lumières. En somme la pratique chrétienne de base à cette époque etait très loin du message de l’évangile et avait recréé les pires tendances sectaires que l’humain sait produire quand il oublie de réfléchir, l’eglise etait devenue bien plus "juive" que le judaïsme malgré la puissance du message, c’est dans la nature de l’homme, lent à comprendre, ce qu’on on peut voir aussi dans l’Islam qui se voulait si rigoureux sans doute aussi par réaction mais qui s’est enlisé dans les interdits et la peur, ce que le christianisme avait deja aboli dans le judaïsme.
On peut aussi ajouter que les lumières en réaction sont allés trop loin dans le dogmatisme et que bien souvent ceux qui se réclament de Voltaire barbotent dans le relativisme ou dans l’athéisme sectaire.
De toutes façons et toujours selon Marcel Gauchet à peu près, le christianisme a opéré une vraie rupture dans la pratique religieuse et dans le fait social en démarrant un processus mêlant foi et raison avec l’individu au centre de toute réflexion (l’individualisme donc mais au sens positif du terme, ce qui n’est pas l’égoïsme), un processus qui prend son temps, à la mesure de la revolution qu’il représente (parfois l’histoire avance d’un pas et recule de dix) mais qui ne s’arrêtera plus.
A lire, "le désenchantement du monde" ou une synthèse parceque c’est très long et c’est costaud.
On peut reprocher à Mr Zeimmour de ne pas avoir eu le temps d’expliquer tout ça correctement en détail et en prime time. Et d’avoir fait le rabat joie.
Désolé pour les raccourcis mais c’est une bonne piste. (Marcel Gauchet). Bonne année !