"Maintenant, près de chez moi, il y a le cri inaudible des animaux élevés en batterie, sans voir la lumière, et puis torturés justement parce qu’ils ne sont pas si éloignés de l’homme, et que dans la douleur de leurs entrailles étudiées, « on » va bien finir par trouver un jour le secret de la vie. Les blés qui poussaient dans les campagnes françaises des années 1970 mesuraient encore 1,60 m et étaient vigoureux. Maintenant, ils font 60 cm de haut tout au plus, ils ont muté, c’est comme s’ils voulaient mourir, juste maintenus en survie par l’industrie chimique, en attendant d’être béquetés par les gens. Et les gens, est-ce qu’ils sont mieux que les animaux élevés en batterie et torturés, et que les blés d’aujourd’hui qui veulent mourir ?
Les français se vantent d’être « cartésiens », et Descartes n’a-t-il pas dit (oh l’effroyable insensible) : « L’homme est le propriétaire et le maître tandis que l’animal n’est qu’un automate, une machine animée, une « machina animata ». Lorsqu’un animal gémit, ce n’est pas une plainte, ce n’est que le grincement d’un mécanisme qui fonctionne mal. » (KUNDERA, 1996, 418-419).
A partir de là, « il n’y aurait plus lieu, avant longtemps, de se soucier de la condition des animaux », et donc les français seraient des entités particulièrement déconnectées d’avec le vivant : un peu comme des dents trop abîmées qu’on a finalement dévitalisées.
C’est à se demander si à la base, la révolution française n’aurait pas été le fait de gens encore pires que les brutes aristocratiques et le Clergé qu’ils renversèrent. Ces gens étaient et sont peut-être souvent des gens athées - mais tout aussi moraux et obséquieux que les prêtres du Vatican et bien plus brutaux que l’ancienne aristocratie (ce qui n’est pas peu dire). C’est à se demander si ces gens là, ces prosélytistes des droits de l’homme, ne perçoivent pas tout et ne veulent pas tout dominer, effectivement, par la seule « raison » : disséquer les victimes immolées, vivissectionnées (pasteurisées), et tout le vivant dans leurs laboratoires conventionnés - et ainsi accéder à la connaissance et au pouvoir suprême par l’étude des entrailles retournées des autres êtres vivants, sacrifiés dans la torture, au dieu de la raison, des scientifiques et des droits de l’homme."
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