Vivre ensemble impose de créer des règles et de les faire appliquer. Il n’y a rien de paradoxal dans cette idée, c’est même sur cette base que repose toute organisation humaine.
Il n’y a que les fondamentalistes libéraux qui y voient un obstacle à leur liberté, parce qu’ils se placent du point de vue d’un individu seul ou dominant.
Les seuls intérêts particuliers ne réaliseront d’après moi jamais les conditions de la liberté, au contraire ce mode de fonctionnement nous ramènera au féodalisme, à l’insécurité et au chaos. A chaque fois que je discute avec des libéraux convaincus comme vous, je suis très étonné de voir à quel point ce que vous proposez est proche de l’anarchie et de la loi de la jungle, comme si le marché pouvait réellement représenter les citoyens, et comme si le pouvoir économique était plus légitime que le pouvoir démocratique.
A la différence de l’anarchie cependant dans l’utopie libérale on ne trouve pas de notion de responsabilité ou de conscience individuelle. L’individu se retrouve défini par ses instincts "naturels" de consommation. Belle liberté, en effet, que la consommation et le luxe : Triomphes permanents sur les misérables et les faibles, comme le disait Nietzsche !
Rousseau a légitimé l’Etat par la souveraineté populaire, le contrat social et l’intérêt général.
Comme ennemi de la liberté vous trouverez mieux, et d’ailleurs cette manière d’étiqueter un penseur ou un groupe de personnes comme des "ennemis de la liberté" fait penser aux discours des pires extrémistes religieux, ou alors à la politique étrangère de Georges W Bush.
Je regrette que vous vous contentiez de citer des auteurs à tout bout de champ, cela donne l’impression que vous ne pensez pas par vous même.
Le libéralisme est devenu un dogme aliénant, et aussi une étiquette qui n’a plus vraiment de sens. Relisez donc la déclaration que vous aimez tant, et voyez à quel point l’Etat y a été jugé nécessaire pour réaliser la liberté et l’égalité, l’une autant que l’autre.