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Commentaire de william7

sur La Gauche VS le Peuple


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william7 28 septembre 2011 05:36

Ce que cela signifie dans le cadre de notre argumentation sur l’immigration est clair. L’armée de réserve du travail est naturelle au capitalisme. C’est un élément du système, qui en fait partie depuis sa naissance – et non pas quelque chose qui a été apporté par l’immigration. Par sa nature même, le capitalisme dresse les travailleurs les uns contre les autres, les mettant en concurrence pour les emplois et les rémunérations, plutôt que de les faire coopérer au bien-être commun.

Si nous commettions l’erreur de mettre l’armée de réserve sur le dos des immigrés, on pourrait tout aussi bien dire qu’il faudrait obliger tous les chômeurs à quitter le pays – et il y en a 1,7 millions, du reste britanniques dans leur immense majorité – parce qu’ils exercent tous une pression sur les salaires, quelle que soit leur nationalité.

Si nous faisions cette erreur, nous pourrions aussi bien être d’accord avec le très réactionnaire Daily Mail qui, dans un de ses derniers accès de rage anti-immigrés, imprimait : ‘La hausse des salaires est neutralisée parce que davantage de gens cherchent du travail, ce qui signifie que les employeurs n’ont pas à être très généreux envers ceux qu’ils recrutent’. Bien au contraire, Marx démontre qu’il est absurde de parler de ‘générosité’ en ce qui concerne les employeurs – ils cherchent toujours à baisser les salaires, et ne les augmentent que lorsqu’ils y sont obligés.

Ce sont les patrons qui sont gagnants lorsque les travailleurs s’accusent les uns les autres d’être la cause des bas salaires. Accuser les étrangers est seulement une autre manière, pour les capitalistes, avec la collaboration de leurs médias aux ordres et à l’aide d’une solide dose de racisme, (et après ils ont le culot de parler de briser des tabous et d’être politiquement incorrect) d’encourager les salariés à se battre les uns contre les autres plutôt que de se retourner contre le système qui produit la pauvreté et le chômage.

Bien sûr, l’immigration gonfle la force de travail et a donc un impact sur le marché de l’emploi et les salaires. Mais lorsqu’on regarde les chiffres, on se rend compte qu’elle est loin d’avoir un effet uniquement négatif.

Un très important travail de recherche mené aux Etats-Unis de 1990 à 2004 montre que les immigrés ne sont généralement pas en compétition avec les travailleurs américains pour les mêmes emplois. Ils sont concentrés aux extrémités, haute et basse, du marché du travail, et sont très peu représentés dans la masse moyenne de la force de travail.

Une analyse portant sur 18 enquêtes d’immigration a découvert que les estimations de l’impact sur les salaires varient, mais qu’elles sont massées autour de zéro – en moyenne, il n’y pas d’effet sur les salaires. De plus, il n’y a pas une quantité fixe d’emplois pour lesquels les travailleurs sont en compétition, et l’immigration peut contribuer à créer de nouveaux emplois et donc une expansion économique.

C’est ainsi qu’une étude extensive portant sur l’Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale a démontré que le recours à l’immigration a été motivé essentiellement par la pénurie de main d’œuvre. L’étude a constaté que l’immigration pouvait provoquer une baisse des salaires des travailleurs sans qualification, ajoutant que l’effet était cependant temporaire, les économies réagissant en développant la production dans des secteurs utilisant de la main d’œuvre non qualifiée, poussant finalement à nouveau les salaires vers le haut.


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