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Commentaire de Erca

sur Le Consulat Sarkozy : quand la Démocratie souffre...


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Erca 14 février 2012 00:26

Je ne crois pas que machiavel1983 soit hostile au tirage au sort des parlementaires, mais là, pour le coup, on sortirait tellement du cadre du gouvernement représentatif tel qu’il a été pensé depuis le début, que le concept même de représentation ou de représentativité ne serait plus guère pertinent. Avec une telle révolution, je pense qu’on pourrait dire qu’on est sorti du gouvernement représentatif. Car derrière ce régime, il y a quand même toute une théorie, développée principalement par l’abbé Sieyès, et qui n’a pas été remise en cause dans ses fondements depuis la Révolution. L’élection est sans doute son pilier central : si on l’abat, on n’est vraiment plus dans le même régime.


A mon humble avis, un système remplaçant l’élection par le tirage au sort pourrait être qualifié de proprement démocratique, mais sur un mode inédit et contemporain, puisque dans le référent démocratique qu’est Athènes aux -Vème et -IVème siècles, le souverain n’était pas tiré au sort. En effet, le tirage au sort, malgré quelques biais relativement négligeables (du fait du volontariat par exemple, si l’on reprend ce filtre), met au pouvoir non pas des représentants, mais le peuple lui-même, bien qu’il ne soit pas rassemblé entièrement en corps comme sur l’agora athénienne. Si bien sûr on lui adjoint des mesures qui vont de pair, comme une rotation rapide des charges, etc. Mais bon, j’avoue que là, on est dans un débat sur les mots un peu pédant.

Quant au référendum, j’estime pour ma part qu’il est une bonne chose seulement dans le cadre de l’initiative populaire ou citoyenne. Toute autre initiative (présidentielle ou parlementaire) empêche le peuple d’être pleinement souverain puisque celui-ci n’a pas le pouvoir de répondre aux questions qu’il se pose lui-même, ce qui est quand même capital ; et introduit qui plus est un biais qui le rapproche davantage du plébiscite (car dans ces circonstances, on cherche fatalement à légitimer ou déligitimer celui qui a posé la question au lieu de se consacrer pleinement à la question elle-même).

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