Machiavel,
Le débat public se concentre actuellement sur la mondialisation (ou la
démondialisation), mais la plupart des économistes reconnaissent que les
délocalisations ne sont responsables que d’environ 15 % des
destructions d’emplois. La vraie cause du chômage, ce sont les gains de
productivité colossaux enregistrés depuis les années 1970. La
productivité a été multipliée « seulement » par 2 entre 1820 et 1960,
puis par 5 depuis 1960 grâce à la multiplication des robots et des
ordinateurs. C‘est prodigieux ! Parallèlement, sur les quatre dernières
décennies, le temps de travail hebdomadaire a quasiment stagné, alors
qu’il avait presque diminué de moitié durant le siècle précédent.
Mécaniquement, si la révolution de l’informatique ne s’est pas
répercutée sur une réduction du temps de travail, elle s’est convertie
en destructions d’emplois.
L’agriculture par exemple occupait 60% de la population active au début du siècle dernier, et a réussi grâce à la
mécanisation non seulement à décupler les rendements et la production
mais en n’employant plus que 2% de la population.
En Chine la société Foxconn a décidé de remplacer 500.000 ouvriers pourtant « chinois pas chers » par des robots.
Les coûts d’utilisation des outils robotiques baissent à un tel point
qu’il est désormais plus rentable d’utiliser un robot qu’un ouvrier
« low cost ».
Au Japon la société Panasonic vient de créer une usine flambant neuve
de 15 hectares, produisant 40% des dalles d’écrans plats fabriqués dans
le monde (pour une valeur de 2 milliards de dollars par mois) ! Cette
usine entièrement automatisée fonctionne avec une quinzaine de salariés…
Nous rentrons dans une phase ou nous pouvons et savons produire quasiment sans intervention humaine.