Par soucis d’exactitude :
http://www.solidariteetprogres.org/documents-de-fond-7/histoire/article/terrorisme-islamiste-les.html
Salafisme et wahhabisme
Une
grande partie des actes terroristes les plus récents ont été commis par
des groupes qui se qualifient eux-mêmes de « salafistes » ou de
« wahhabites », branches de la religion musulmane très proches l’une de
l’autre.
Au milieu du XVIIIème siècle, Mohammed ibn Abd al-Wahhab
(1703-1792) fonda le wahhabisme dans le désert du Nejd, au centre de la
péninsule arabique. Son but était de faire revivre la tradition
salafiste. Ce mouvement est, encore aujourd’hui, une forme puritaine et
fondamentaliste de l’islam sunnite, rejetant toute lecture rationnelle
du Coran et de la tradition du prophète Mahomet. Les wahhabites
extrémistes interprètent littéralement et strictement les mots du
Coran ; pour eux, une grande partie des traditions du Prophète sont
infondées, notamment lorsqu’elles concernent l’éducation morale et
spirituelle. Ibn Abd al-Wahhab affirmait que sa
théologie était une forme « purifiée » de l’islam et qu’elle avait pour
fonction de faire revenir tous les musulmans aux vrais principes de la
foi. Les wahhabites, en tant qu’islamistes radicaux, prônent le
« tarhib » (contrainte) pour imposer l’islam, tandis que les musulmans
modérés sont pour l’« etabligh » (persuasion).
Les wahhabites se
propagèrent dans les villages à travers le désert, pillant les villages
alentour et attaquant les caravanes ou les pèlerins shiites. Les gorges
des hommes étaient tranchées, les biens et les animaux volés, et les
femmes et les enfants étaient réduits à l’esclavage.
En 1744, Ibn Abd al-Wahhab s’allia au chef tribal Mohammed ibn Saoud
(1710-1765), faisant du wahhabisme non plus un simple mouvement
religieux, mais un mouvement politique, comme c’est toujours le cas
aujourd’hui. Étendant sa domination guerrière vers les régions de
l’Arabie orientale, Ibn Saoud s’engagea à répandre l’enseignement wahhabite [1].
[1] L’historien Jacques Benoist-Méchin a dit de cette alliance, dans sa biographie d’Ibn Saoud : « Le guerrier cherchait une doctrine ; le prédicateur cherchait une épée. »
Arrive l’Empire britannique
L’Empire britannique, qui au milieu du XIXème siècle contrôlait de
grandes parties de l’Asie, notamment l’Inde, eut besoin de sécuriser ses
routes commerciales vers l’Europe. Les Britanniques conclurent donc des
accords avec les chefs des tribus occupant les territoires situés le
long des côtes de la mer Rouge, de la mer d’Oman et du golfe Persique :
armes et or furent allègrement distribués, de même que des promesses de
protection militaire ; en échange ces tribus devaient empêcher les
autres puissances coloniales (en particulier l’Empire ottoman)
d’approcher ces terres.
Ces
régions en tant que telles n’avaient pas de réelle signification
stratégique jusqu’à ce que l’Allemagne lance la construction de la ligne
ferroviaire Berlin-Bagdad, au tout début du XXème siècle, et que de
grandes quantités de pétrole ne soient découvertes au sein de ce qui
devint l’Irak et l’Arabie Saoudite [2].
Les Britanniques utilisèrent parfaitement leur méthode de « diviser
pour régner » en lançant les chefs tribaux les uns contre les autres,
intervenant au bon moment pour soutenir l’un, puis l’autre. Les tribus
devinrent ainsi totalement dépendantes des Britanniques.
Dès la
fin des années 1880, l’alliance Saoud-wahhabites commença à empiéter sur
les territoires ottomans, qui contrôlaient ce qui est aujourd’hui
l’Irak, la Grande Syrie et la partie ouest de l’Arabie, où se trouvent
La Mecque et Médine. Manquant des moyens financiers et du matériel de
guerre moderne nécessaire pour faire face à l’Empire ottoman, le chef Abdel Aziz Ibn Saoud (1880-1953) se reposa sur les Britanniques pour se les procurer.
Pragmatisme islamiste et collaboration avec les « infidèles »
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