Toujours eu de la peine avec Stirner, difficile à approcher, beaucoup trop théorique. C’est intéressant de le lire, mais l’égoïsme quasi héroïque ou à tout le moins sain mis en avant me rappelle trop la doctrine libérale. Association libre sur la somme des Uniques, où ladite somme donnerait une sorte de surpuissance collective (sans que cette collectivité aie une véritable identité). S’il critique fortement la religion en début de son ouvrage principal, on dirait qu’il renverse simplement le discours religieux : le mal existe pour un plus grand bien, l’égoïsme est bon car il permet une collectivité libre et surpuissante. J’imagine aisément les conséquences dans notre monde d’aujourd’hui, d’une somme d’Hommes uniques et se pensant au-dessus de tout, à la fois de l’environnement, de ses voisins et de toute spiritualité. Bien qu’il ne dise pas ça directement (mais presque) imaginer le fruit de la dialectique entre théorie et pratique me fait déjà froid dans le dos.
En même temps, en tant que formation maussienne, c’est-à-dire un lien social fondé sur le don à la fois obligé et libre (la liberté totale je ne la comprends pas), Stirner ne me parle pas. Mais merci pour le partage, ça reste le théoricien de l’individu absolu le plus intéressant.