Il ne critique pas la religion seulement au début du livre, tout son livre est contre la religion. Mais il parle d’abord de religion au sens restreint, avant de l’élargir à tout ce qu’elle a enfanté, détruisant tout ses fondements philosophiques, et c’est d’ailleurs là la force du bouquin. Qu’on l’appelle christianisme, humanisme, socialisme ou libéralisme, et il aborde ces différents avatars, tout ceci repose à divers degrés sur des fantômes, et il en est le ghostbuster théorique. Nul sacré, nul dogme, nul être supérieur subsiste à ses critiques, si ce n’est que chaque individu est son propre dieu, son propre roi, son propre souverain.
"En même temps, en tant que formation maussienne, c’est-à-dire un lien
social fondé sur le don à la fois obligé et libre (la liberté totale je
ne la comprends pas)"
Un don obligé et libre, c’est un non-sens. Soit il est obligé, soit il est libre, mais pas les deux à la fois. Tout comme la "liberté totale" n’a aucun sens, il y a liberté ou il n’y a pas. Dans le même genre on entend souvent les politiciens souhaitant encadrer la liberté d’expression, alors que la liberté est l’absence de cadre, et qu’en matière d’expression le cadre s’appelle censure.