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Commentaire de lloyd henreid

sur La Syrie menace la France


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lloyd henreid lloyd henreid 3 septembre 2013 10:57

Qui menace qui ?
 
C’est un peu la question que je me pose en lisant certains articles. Je n’ai pas encore regardé cette interview, mais sais pour en avoir vu beaucoup d’autres que le président syrien est un homme extrêmement calme, tempéré, clair dans ses propos, y compris dans ces circonstances où la tension pour lui doit être maximale. Et qu’a-t-il dit d’après les articles parus ce jour dans la grande presse ?
 
« Le peuple français n’est pas notre ennemi, mais (...) dans la mesure où la politique de l’Etat français est hostile au peuple syrien, cet Etat sera son ennemi ». « Il y a aura des répercussions, négatives bien entendu, sur les intérêts de la France », a-t-il menacé. » (source)
 
Il aurait aussi dit d’après d’autres sources que le peuple français est trompé par ses dirigeants : c’est le cas avec l’assurance de preuves qui ne viennent toujours pas, timides qu’elles sont, et le mensonge visant à faire croire que les terroristes seraient dans le camp d’Assad et non dans celui d’Abou Sakkar. Et corrélativement : qu’il faut donc aider les rebelles "résistants" (comme si c’était le régime à l’offensive et non l’inverse) pour sauver le peuple syrien dans la tourmente.
 
Bref — je vais pas refaire le tour de l’illusionnisme en vigueur dans ce conflit, la rhétorique double-pensante des va-t-en-guerre, mais salue le discernement d’un horrible dictateur sanguinaire et impulsif (à les entendre) qui contrairement à eux et à leurs frappes "ciblées", fait la différence entre nous le peuple et nos dirigeants. La majorité des Français comme celle des Américains est opposée à ce conflit dont on nous prévient qu’il aura lieu de toute façon, juste le temps de "produire" les preuves nécessaires. Et lorsque les sondages tous azimuts disent "non", la télé ne dit pas que les gens sont "contre" : elle explique que l’opinion n’est simplement "pas encore prête".
 
Ce n’est pas Assad qui menace la France mais bien les dirigeants de cette dernière qui, contre l’opinion du peuple, entendent le "punir" pour des actes dont aucune preuve tangible ne l’accuse. Le président syrien ne fait que réagir dûment à la menace de ces étrangers qui en effet n’ont pas le droit de s’ingérer de la sorte dans les affaires de son pays ; et il le fait avec une remarquable pondération compte tenu de ce que lui et son peuple endurent en grande partie grâce à "nous" qui soutenons contre toute logique les semblables d’Abou Sakkar.
 
Et pour finir : ce que la tournure des événements met en lumière, c’est la tentation dictatoriale de NOS dirigeants qui sur presque tous les sujets, mais plus gravement encore à propos de cette guerre, agissent sans tenir compte de l’opinion publique. Ou à l’encontre de celle-ci quand elle s’exprime. Assad lui, explique que le peuple syrien a le droit de renverser ses dirigeants ; mais qu’aucune puissance étrangère ne peut le faire à sa place. Et de fait il organisa l’an dernier des législatives que l’opposition comme lesdites puissances "boycottèrent", préférant laisser pourrir le conflit armé et désigner eux-mêmes son successeur plutôt que de laisser s’exprimer les urnes.
 
En fait ce qui ressort enfin dans la lumière, c’est ce que les gens doivent absolument comprendre : en politique, dans les médias, et sur tous les sujets, la vérité est souvent dans le contraire de ce que l’on nous dit. Le sens des mots est renversé : remettez-les à l’endroit et alors vous comprendrez. Les gens sont peut-être en train de comprendre ça (ironiquement : grâce au mépris de ces "élites" qui pensaient pouvoir leur resservir la même m*rde indéfiniment) et si c’est le cas, c’est très positif !
 


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