@un primate
Ah eh bien je vous remercie du compliment.
Je vous avouerai tout d’abord que je ne crois pas du tout en une humanité homogène. L’homme n’est pas en bloc ceci ou cela. Certains hommes sont ceci, d’autres cela, avec une infinité de nuances entre tendances qu’aucune "science sociale" ne parviendra jamais à décortiquer sous forme d’équations. C’est à la fois ce qui fait la richesse de l’espèce (c’est évident)... mais aussi son drame (ce qui l’est moins).
C’est le drame de l’espèce car en conséquence on ne peut jamais prévoir les comportements, les capacités et les propensions de tous les individus qui composent une société politique. Nous aimerions nous convaincre du contraire parce que notre seul recours est de légiférer de manière uniforme, d’instituer des normes par écrit et dans l’optique que tout le monde sera capable de s’y plier, mais c’est impossible.
Pour vous faire mieux comprendre la façon dont je vois les choses, vous êtes-vous déjà interrogé sur ce que pourrait être un monde quasi parfait ? Pour moi, ce serait un monde où chacun serait capable de s’autogouverner. Il n’y aurait aucune loi. Il y aurait des conflits, mais la raison appliquée de chacun permettrait d’en sortir pacifiquement. Eh bien même ceci ce ne serait pas une société horizontale, seulement chacun serait capable de se remettre en question (rappelons qu’on est là dans l’utopie totale), de s’en tenir à son dû propre et de reconnaître le dû d’autrui, bref, de fonder son comportement sur un ordre transcendant. Combinez ce que je viens de dire avec la diversité des caractères au sein de l’espèce : vous obtenez autant de sensibilités à ce que pourrait être l’auto-gouvernement responsable qu’il y a d’individus. Comme c’est ingérable, la société doit niveler par le bas, se calquer sur les propensions des moins sensibles à cette liberté responsable... et donc promouvoir la domestication générale.
Vous ai-je tant soit peu répondu ?