@Laconicus
C’est ce que beaucoup de gens ont aussi pensé d’Hitler.
Cela s’appelle un point Godwin. Les discours d’Hitler n’ont jamais été justes à ce qu’il me semble. C’était un psychopate. Par contre, vous auriez pu dire la même chose de Jésus qui ne cherchait pas le pouvoir, comme Greta, ça aurait été plus positif. Vous remarquerez que Jésus avait de nombreux enemis parce qu’il disait une vérité qui dérangeait.
Il existe des personnes charismatiques qui plaisent aux gens. Cela fait partie de la nature humaine. Ce n’est pas un problème tant que ces personnes sont altruistes. Rien ne semble montrer le contraire en ce qui concerne Greta Thunberg.
Dans son livre « Plaidoyer pour l’altruisme », Matthieu Ricard a écrit ceci :
D’après les investigations de Robert Kurzban et Daniel Houser, l’un, psychologue à l’université de Pennsylvanie, l’autre, économiste, environ 20% des gens sont des altruistes éclairés qui tiennent compte du sort des générations futures et sont disposés à modifier leur mode de consommation pour éviter de dégrader l’environnement. Parmi eux, certains sont motivés principalement par le respect de la nature, d’autres sont surtout préoccupés par le bien-être humain, d’autres encore estiment que ces deux questions sont indissociables.
Environ 60% des gens suivent les tendances prédominantes et les leaders d’opinion, ce qui reflète la puissance de l’instinct grégaire chez l’être humain. Ces « suiveurs » sont aussi des « coopérateurs conditionnels » : ils contribuent au bien public à condition que tout le monde en fasse autant.
Enfin, 20% ne sont pas du tout enclins à coopérer et désirent avant tout profiter de toutes les opportunités qui se présentent à eux. Ils ne sont pas a priori opposés au bonheur des autres, mais ce n’est pas leur affaire. Ils revendiquent le droit d’être heureux sans que cela implique en contrepartie des devoirs et des responsabilités envers autrui. Préférant la compétition à la coopération, ils se consacrent à promouvoir leur prospérité personnelle.
Ces individualistes dans l’âme qui font cavaliers seuls sont parfois désignés moins charitablement par le terme free riders, littéralement des « resquilleurs », du fait qu’ils profitent le plus possible de leurs semblables et de la planète, considérés comme des instruments de leur bien-être personnel. Se sentant peu responsables de leurs contemporains, ils se soucient encore moins de leurs semblables de demain. On retrouve ici l’attitude des libertariens, adeptes d’Ayn Rand – « moi, moi, encore moi, ici et maintenant » – et on se rappellera les paroles du milliardaire Steven Forbes à propos de l’élévation attendue du niveau des mers : « Modifier nos comportements parce que quelque chose va se produire dans cent ans est, je dirais, profondément bizarre. » Autrement dit, après moi le déluge…
Le problème le plus important de ce monde est que le pouvoir est détenu par un groupe de personnes faisant partie des 20% d’individualistes décrits dans l’étude de Robert Kurzban et Daniel Houser. Pour changer de paradigme, il faudrait que les individualistes qui ont aujourd’hui le pouvoir soient remplacés par des altruistes. Les humanistes de tout bord, philosophes, scientifiques et religieux honnêtes, devraient s’attaquer concrètement aux dirigeants et aux élites en place en dénonçant leur imposture. C’est ce que Greta Thunberg fait, à son échelle, avec les jeunes de sa génération.