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Commentaire de jean dugenêt

sur Allocution de François Asselineau sur la situation interne de l'UPR


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jean dugenêt jean dugenêt 28 avril 2020 11:49

Bonjour,

Il y a assurément des choses stupéfiantes à l’intérieur de l’UPR. Il est difficile d’en expliquer les fondements. Une opposition aussi violente à François Asselineau s’est développée en silence au sein de ses plus proches collaborateurs. Comment cela est-il possible ? Je vais tenter quelques explications qui seront d’ailleurs pour l’essentiel des hypothèses dont il est bon que tous les militants (de l’UPR et d’ailleurs) discutent en y réfléchissant ensemble.

Il me semble qu’il y a une contradiction fondamentale dans la politique de l’UPR. C’est à dire une différence entre la politique qui est affichée et celle qui est pratiquée. L’UPR est pour un nouveau CNR. Soit, c’est pour cela que j’ai été militant de l’UPR. Mais le CNR était un cartel d’organisations avec des programmes politiques très différents. Force est de constater que l’UPR ne fait rien pour construire un tel cartel d’organisations. L’UPR ne garde du projet du CNR que l’idée qu’il ne faut pas de "clivage gauche/droite". Mais en fait cette idée ne sert qu’à construire une organisation qui brasse très large : l’organisation de François Asselineau.

Le projet de construire un nouveau CNR qui ne serait qu’une seule organisation est voué à l’échec. Ce n’est pas ainsi que nous rassemblerons une force suffisante.

Du coup la stratégie de l’UPR est essentiellement électoraliste. Les militants volent de déception en déception. Nous savons que jamais les médias aux mains des milliardaires ne permettront qu’un candidat du Frexit soit élu : pas plus en 2022, qu’en 2027 ou en 2017. D’ailleurs François Asselineau a dit : il n’y a que deux façons de prendre le pouvoir : les élections et le coup d’état. C’est bien évidemment faux. Voyez ce qui se passe dans le monde en vous déplaçant dans le temps et dans l’espace. La plupart des changements de régime sont la suite de révolutions.

Il en résulte que le programme non dit de l’UPR est bonapartiste. Il s’agit de porter à la tête de l’état un homme populaire qui aura un fort pouvoir personnel (Un De Gaulle ou un Napoléon). D’ailleurs François Asseilineau ne critique pas la Vème république.

L’UPR qui a un projet (non-dit) bonapartiste fonctionne elle-même sur un mode bonapartiste. Le président est élu par les militants et c’est lui qui choisit le Bureau National qui n’a pas le pouvoir de le démettre. En fait les militants élisent en même temps le Président et le Bureau National qu’il a choisi.

Se greffe sur cette question fondamentale le problème des salariés de l’UPR. Je l’ai déjà dit sur une autre ligne mais mon intervention a été supprimée. Je me demande pourquoi. Il n’y a aucune agressivité dans mes propos. Là encore il me semble qu’il y a sujet à réflexion et discussion. Pour ma part, je veux surtout essayer d’avoir les idées claires pour construite l’AGIMO. Il me semble qu’il doit y avoir à ce sujet une totale transparence à l’égard des militants. Ce sont eux qui paient. Tous les profils de postes (ce que font les employés) et les salaires doivent être connus des militants. Il reste à dire dans quelles conditions cela doit être fait (lors des congrès par exemple). Il ne s’agit pas de divulguer des renseignements personnels (le nom, le sexe...) sur les employés. Il faut limiter le plus possible leur nombre car il me semble malsain que la politique (comme le syndicalisme) soit un métier. Tous les donneurs de leçon qui ont le verbe haut car il ne subissent pas les contraintes ordinaires de l’exploitation sont, de mon point de vue, suspect. Je pense aux enseignants qui n’ont pas d’élèves, au conducteur de bus qui ne conduisent jamais de bus... La politique et le syndicalisme ne devrait jamais être un statut social. C’est pourquoi il me semble préférable de n’embaucher que des temps partiels qui garderont le statut d’un autre emploi. Il est aussi toujours préférable de faire intervenir des prestataires de service plutôt que d’embaucher chaque fois que c’est possible.

Je tiens compte de ces réflexions dans ma décision de créer l’AGIMO mais je tiens à souligner que la décision qui date du 9 avril 2020 (publication de l’article sur Agora Vox) est sans aucun rapport avec la crise que connait l’UPR et je ne retire rien à tout ce que j’ai dit sur la personne de François Asselineau.

Je souhaite d’ailleurs que l’UPR s’engage nettement sur la voie de la construction d’un nouveau CNR et je garantis que nous serons ensemble sur cette voie.


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