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Commentaire de maQiavel

sur Des communautés égalitaires à l'essor de la valeur d'échange : la mise en marche de l'histoire


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maQiavel maQiavel 20 juillet 2020 13:21

@yoananda2

Lorsque j’emploie le mot individu ici, c’est dans le sens de l’être humain considéré isolément. Et qui dit individu ne dit pas individualisme, les individus peuvent être plus ou moins relié dans une communauté. Après, tu peux ne pas aimer ce mot et préférer celui de « cellule sociale » mais lorsqu’une personne en tue une autre par exemple, qu’est-ce qu’on dit ? Qu’une cellule sociale en a tué une autre ? Qu’est ce que ça change de « un individu en a tué un autre » ? Pour moi, c’est de la pinaillerie sémantique mais si tu veux on peut parler de cellule sociale, à mon sens ça ne change rien.

Oui, l’individu n’existe pas hors du groupe mais il n’existe pas de groupe sans individu non plus, les êtres humains ne sont pas des fourmis ou autre insectes eusociaux, nous sommes de grands mammifères avec un développement cérébral conséquent et donc une certaine marge d’autonomie individuelle vis-à-vis de la communauté, et cela se traduit d’ailleurs par le fait que tous les individus ne pensent pas exactement la même chose, qu’ils aient des aspirations différentes, ce qui engendre des rapports de forces, des communautés qui implosent et se recomposent. D’ailleurs, tu le dis toi-même : « on peut couper une tribu et elle peut en former 2 autres, ou aller s’agréger dans d’autres tribus, alors qu’on ne peut pas "couper" un individu sans qu’il ne meure ». Donc à partir de là, je ne vois pas porter notre regard sur "l’individu" est un biais alors que c’est une unité concrète et perceptible (alors, oui, il y’a un biais typiquement libéral qui consiste à ne porter le regard QUE sur l’individu comme s’il était au fondement de la société mais ne porter le regard QUE sur le clan ou la tribu en serait un autre, les approches holistes intelligentes ne font pas de l’individu la base de l’organisation sociale mais elles ne nient pas son existence non plus). 

Tu dis « Je dirais qu’au sein de ces cellules sociales, le concept d’égalité n’a pas court. Il faudrait plus parler de complémentarité ou d’union que d’égalité ». Mais alors, si on veut aller là, le concept d’inégalité n’a pas court non plus. On pourrait parler de différence tout simplement. Seulement, les humains produisent des cultures qui valorisent les différences, c’est de là que naissent les concepts d’égalité ( on attribue la même valeur à des différences ) ou d’inégalité ( on attribue des valeurs différentes à ces différences). Et ces différences peuvent faire naitre une structure sociale hiérarchique, lorsqu’une personne a le pouvoir de coercition sur une autre dans une relation commandement/obéissance, les inégalités deviennent concrètes. C’est là que ces notions d’égalité ou d’inégalité permettent de penser les rapports de forces et les luttes de pouvoir, bref de penser la politique tout simplement.


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