@Jean Keim
Il est difficile de savoir si l’activité pensante perçoit le temps ou si elle crée le temps, à moins qu’elle ne soit elle-même le temps. Nous risquons d’être pris au piège des mots "penser" et "temps". Le temporalité des horloges semble bien avoir une réalité (ou bien rien n’a de réalité) puisque je raterai mon train si je ne suis pas à telle heure sur le quai. Ce ne semble pas être un phénomène du même ordre que celui du processus psychologique consistant à regretter ce qui s’est passé hier ou à espérer qu’il se produira quelque chose demain, que je vais me transformer, devenir meilleur, etc. Un exercice intéressant : lire alternativement Bergson et Krishnamurti sur le sujet, juste pour comprendre ce qu’ils disent, sans juger, sans choisir. Tous les deux disent quelque chose de vrai à propos du temps, mais pourtant ils n’en parlent pas de la même manière. Et c’est très bien ainsi.