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Commentaire de alanhorus

sur Ce qu'on ne vous dit pas sur l'Ukraine : Anne-Laure Bonnel, Alain Juillet et Pierre Lorrain


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alanhorus alanhorus 21 mai 2022 09:59

Et :

Après l’effondrement de son soutien populaire en 2021, Zelensky a lancé un processus inconstitutionnel de sanctions extrajudiciaires contre ses opposants politiques. Ces sanctions étaient imposées par le Conseil national de sécurité et de défense (NSDC). Elles impliquaient la saisie extrajudiciaire de biens sans aucune preuve d’activités illégales de la part des personnes physiques et morales concernées. Parmi les premiers à être sanctionnés par le NSDC figurent deux députés parlementaires de la Plate-forme d’opposition « Pour la vie » (OPZZh) – Victor Medvedchuk (qui a ensuite été arrêté et montré à la télévision avec le visage battu après un interrogatoire) et Taras Kozak (qui a réussi à s’échapper d’Ukraine), ainsi que des membres de leurs familles. Cela s’est produit en février 2021. En mars 2022, 11 partis d’opposition ont été interdits. Les décisions d’interdire les partis d’opposition et de sanctionner les dirigeants de l’opposition ont été prises par le NSDC ; et elles ont été mises en œuvre par décrets présidentiels.

La Constitution ukrainienne stipule que le Conseil de la sécurité nationale et de la défense est un organe de coordination : il « coordonne et contrôle l’activité des organes du pouvoir exécutif dans le domaine de la sécurité nationale et de la défense. » Cela n’a rien à voir avec la poursuite des opposants politiques et la confiscation de leurs biens – ce que le NSDC fait depuis 2021. Il va sans dire que ces méthodes du régime de Zelensky sont inconstitutionnelles – seuls les tribunaux peuvent décider de qui est coupable ou pas, et confisquer les biens. Le problème, c’est que les tribunaux ukrainiens se sont montrés peu enclins à jouer les marionnettes de Zelensky. Le président de la Cour constitutionnelle ukrainienne, Oleksandr Tupytskyi, a notamment qualifié les réformes anticonstitutionnelles du président de « coup d’État ». Zelensky n’a eu donc d’autres choix que de s’appuyer sur le NSDC pour faire avancer ses politiques impopulaires. La suite pour le « dissident » Tupytskyi ? Le 27 mars 2021, toujours en violation de la Constitution ukrainienne, Zelensky a signé un décret annulant sa nomination en tant que juge de la Cour.

Sous le règne de Staline, le Commissariat du peuple aux affaires intérieures (NKVD) a créé des « troïkas » pour prononcer des condamnations à l’issue d’enquêtes simplifiées et rapides, et sans procès public et équitable. Ce que nous observons dans le cas du NSDC est un développement très similaire, sauf que les procès anticonstitutionnels du NSDC comptent un plus grand nombre de participants : tous les personnages clés de l’État, y compris le président, le Premier ministre, le chef du service de sécurité ukrainien, le procureur général de l’Ukraine. Une seule réunion du NSDC peut décider du destin de centaines de personnes. Rien qu’en juin 2021, Zelensky a mis en œuvre une décision du NSDC visant à imposer des sanctions à 538 personnes et 540 entreprises.


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