@Gaspard Delanuit
Cependant, un enquêteur qui recherche l’auteur d’un meurtre ne peut pas
se satisfaire de cette approche mollement littéraire de la vérité.
Supposons que vous soyez accusé à tort d’un crime odieux : la vérité de
votre innocence existe-t-elle ou bien n’existe-t-elle pas ? Est-ce qu’on
peut se contenter en justice ou en science de dire "à chacun sa
version, c’est subjectif" ?
(je parle de la justice, pas de la science même s’il y a de ressemblances) il n’en reste pas moins que "à chacun sa version c’est subjectif" est le matériel de base à partir duquel on doit partir pour l’enquête. On n’a souvent que ça (à moins d’avoir des enregistrements bien sûr). Ensuite, l’étape d’après c’est la véracité pour établir un niveau de confiance dans les déclarations subjectives des uns et des autres, puis une confrontation.
On a un "protocole", une méthode, en somme pour établir, non pas une vérité objective, mais une vérité intersubjective (souvent très réduite).
On n’a pas mieux. Pare que même être persuadé de son innocence ne suffit pas ... le cerveau peut largement nous tromper.
D’ailleurs, il y a une expérience inverse de création de fausses mémoires de crime qui a été réalisée ... c’est dire à quel point on ne peut pas toujours s’auto-faire confiance ... (voir le Manchurian candidate pour une version ciné de la même situation)