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Un prix pour les travaux de « psychologie féminine »

D’un montant annuel de 500 euros, la bourse Marcelle Blum est « destinée à récompenser des travaux de psychologie féminine », met en avant l’Académie des sciences morales et politiques. « Je ne vois pas le rapport avec l’Observatoire de la Petite Sirène », réagit Béatrice Denaes – l’organisation s’intéressant principalement, comme détaillé sur son site, à la « psychopathologie de l’enfant ». « Je pense que c’est par accointance politique ou idéologique qu’elles ont eu ce prix, de toute façon, je ne vois pas d’autre explication que ça », ajoute-t-elle.

Interrogées à ce sujet, Caroline Eliacheff et Céline Masson invitent à contacter le secrétariat de l’ASMP « pour de plus amples renseignements ». Sollicitée afin de savoir quels sont les travaux de l’Observatoire de la Petite Sirène portant particulièrement sur la psychologie féminine qui ont été ici récompensés, l’institution a répondu lapidairement : « L’Académie vous rappelle que l’attribution d’un prix est décidée, conformément au règlement relatif à chaque prix, par un jury collégial dont les délibérations sont souveraines. » En l’occurrence, la bourse Marcelle Blum est proposée par la section « philosophie », dont plusieurs membres partagent les revendications de l’Observatoire de la Petite Sirène. 

Des proximités idéologiques

Composée d’une cinquantaine de membres élu·es, dont seulement quatre femmes, l’Académie comporte six sections. La première, de philosophie, est composée de sept personnes, dont deux – Chantal Delsol et Rémi Brague, par ailleurs doyen de la section – sont signataires d’un « Manifeste européen pour une approche objective dans les médias du “changement de sexe/genre” des mineurs ». Une pétition initiée en juillet 2022 par… l’Observatoire de la Petite Sirène et publiée dans plusieurs médias. 

En septembre 2021, Chantal Delsol signait par ailleurs déjà, avec une cinquantaine de personnes, une tribune de l’Observatoire de la Petite Sirène dénonçant une « emprise idéologique sur le corps des enfants ». De même en novembre 2022, dans Le Point, où « un collectif d’universitaires et de médecins », parmi lesquels Caroline Eliacheff, Céline Masson et Chantal Delsol, dénonçait « une idéologie transactiviste prosélyte ». 

Interrogé par mail sur le potentiel conflit d’intérêts à l’œuvre dans cette remise de prix, Rémi Brague a renvoyé vers un confrère : « Le prix en question est de la responsabilité de M. Olivier Houdé, notre psychologue », a-t-il assuré. Lequel a répondu : « C’est une erreur, je ne suis pas à l’origine de ce prix (c’est Mme Chantal Delsol en l’occurrence). » Cette dernière n’a pas donné de suite à nos mails.