@micnet
Ne pas oublier que le R.U. a son roi, l’Espagne aussi, la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest sont des monarchies.
En fait c’est la vieille difficulté française de ne pas faire la part entre autorité et pouvoir. Les Français ont coupé la tête au roi, il n’est plus question maintenant d’y revenir, mais l’absence du père est toujours là.
Napoléon avait remplacé le roi, et en encore plus grand : il était empereur. Mais ça n’a pas duré. C’est après sa chute que le romantisme a pris en France, nourri de toutes les nostalgies : la France étendue aux confins, ses ors, ses roulements de tambours qui font résonner son histoire. Sa grandeur, ah !. Il y a eu 3 restaurations au XIXème siècle, c’était encore flottant. C’était la mode des gravures avec des colonnes, des ruines romaines et grecques et des lourds rideaux de velours, le clair-obscur.
Donc, la république, là-dedans, c’est trivial, ce sont des parasites qui profitent des biens de l’Etat, s’ils ne le dépouillent pas, la Gueuse, l’antiparlementarisme.
Pétain a repris la figure du père, mais ça n’a pas tenu. Et de Gaulle, ah ben, oui, la grandeur, même en ayant tout décolonisé car il a donné corps à nouveau à une "certaine idée de la France".
L’homme providentiel, c’est ce manque qui ne passe pas, un problème psychique collectif.
Les monarchies n’ont pas ce problème : ils ont des monarques, l’autorité qui incarnent la permanence. Et les gouvernements : c’est le pouvoir, mais qui n’a pas le sacré. Si un gouvernement déconne, on le change, et ça n’atteint pas le pays.
L’Italie a bien réparti les rôles entre autorité et pouvoir. Le président n’intervient pas sur les affaires de l’Etat. Il revient en scène quand il y a crise gouvernementale, le garant des institutions est là avant qu’un nouveau gouvernement ne se forme.