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Commentaire de TchakTchak

sur Non, Assad n'était pas un dictateur - La mort de l'État syrien (3)


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TchakTchak TchakTchak 30 décembre 2024 09:18

Vu vos trois vidéos et celle du Canard Réfractaire. C’est là qu’on mesure la différence entre l’histoire niaise d’un occidental autoréférencé et vos vidéos qui sortent du matériel pour mesurer pourquoi une guerre peut ne pas cesser.

Je prendrais contrepied du titre de votre dernière vidéo, mais pour ne rien changer du fond.

Le système un électeur/une voix, notre étalon démocratique, ne peut pas fonctionner dans un pays comme celui de la Syrie. C’est même une hérésie.

Le Liban a adopté un système multiconfessionnel dans sa constitution : le président de la république ne peut-être que chrétien maronite, le premier ministre, musulman sunnite et le président du parlement, musulman chiite. Et même au parlement, le nombre de sièges à pourvoir est encore contingenté entre différentes confessions musulmanes (+ druzes, + alaouites) et chrétiennes. Hassan Nasrallah avait dit à Alain Juillet (si je ne me trompe pas) et avec ironie pour faire comprendre : « si vous voulez nous imposer votre système 1 électeur/1 voix, je suis preneur et on récupère tous les pouvoirs politiques car les musulmans sommes majoritaires ».

La Jamahiriya de Kadhafi était une sorte de conseil des tribus en plus agrandi, et c’est comme cela qu’il a pu tenir les trois régions libyennes irréconciliables : la Cyrénaïque, le Fezzan, la Tripolitaine.  Son boulot, pour garder la confiance était d’être équitable entre les trois dans la répartition des richesses et des travaux d’infrastructures dans le pays.

En Libye comme en Syrie, faut donc être un dictateur, concentrer les pouvoirs nationaux du pays, pour ensuite répartir. Et c’est un job de dur, car un chef de tribu ou de région doit être dur aussi, pour ne pas se faire écraser par les autres tribus, sinon, c’est lui qui est chassé par les siens.

Mais c’est difficile car très vulnérable aux ingérences : un pays extérieur pouvant récupérer une communauté entière à sa cause et foutre le bazar. Et nos gentilles démocraties, avec toutes les apparences pour elles, ont toutes les facilités pour manipuler.

Les Kurdes de Rojava sont du côté des Ricains, installés sur les champs de pétrole, et ennemis de Bachar, le national, car ils repoussent les incursions turques qui veulent les chasser loin de leur frontière. Et les Kurdes ne sont pas dupes que l’alliance n’est que tactique leur histoire n’étant faite que de trahisons subies.

Peut-être que vous avez vu Alexandre Del Valle chez Greg Tabibian. Il fournit aussi beaucoup de matériel, notamment les systèmes de pensées et donc les différentes stratégies entre factions musulmanes.

https://www.youtube.com/watch?v=3vO9DKAdQto


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