Vu vos trois vidéos et celle du Canard Réfractaire. C’est là qu’on
mesure la différence entre l’histoire niaise d’un occidental autoréférencé
et vos vidéos qui sortent du matériel pour mesurer pourquoi une guerre peut ne
pas cesser.
Je prendrais contrepied du titre de votre dernière vidéo, mais pour ne rien
changer du fond.
Le système un électeur/une voix, notre étalon démocratique, ne peut pas
fonctionner dans un pays comme celui de la Syrie. C’est même une hérésie.
Le Liban a adopté un système multiconfessionnel dans sa constitution :
le président de la république ne peut-être que chrétien maronite, le premier
ministre, musulman sunnite et le président du parlement, musulman chiite. Et
même au parlement, le nombre de sièges à pourvoir est encore contingenté entre
différentes confessions musulmanes (+ druzes, + alaouites) et chrétiennes.
Hassan Nasrallah avait dit à Alain Juillet (si je ne me trompe pas) et avec
ironie pour faire comprendre : « si vous voulez nous imposer votre
système 1 électeur/1 voix, je suis preneur et on récupère tous les pouvoirs
politiques car les musulmans sommes majoritaires ».
La Jamahiriya de Kadhafi était une sorte de conseil des tribus en plus
agrandi, et c’est comme cela qu’il a pu tenir les trois régions libyennes irréconciliables :
la Cyrénaïque, le Fezzan, la Tripolitaine.
Son boulot, pour garder la confiance était d’être équitable entre les
trois dans la répartition des richesses et des travaux d’infrastructures dans
le pays.
En Libye comme en Syrie, faut donc être un dictateur, concentrer les pouvoirs nationaux du
pays, pour ensuite répartir. Et c’est un job de dur, car un chef de tribu ou de
région doit être dur aussi, pour ne pas se faire écraser par les autres tribus,
sinon, c’est lui qui est chassé par les siens.
Mais c’est difficile car très vulnérable aux ingérences : un pays extérieur pouvant récupérer une communauté entière à sa cause et foutre le bazar. Et nos
gentilles démocraties, avec toutes les apparences pour elles, ont toutes les
facilités pour manipuler.
Les Kurdes de Rojava sont du côté des Ricains, installés sur les champs de pétrole, et ennemis de Bachar, le national, car ils repoussent les incursions turques qui veulent les chasser loin de leur frontière. Et les Kurdes ne sont pas dupes que l’alliance
n’est que tactique leur histoire n’étant faite que de trahisons subies.
Peut-être que vous avez vu Alexandre Del Valle chez Greg Tabibian. Il fournit aussi beaucoup de matériel, notamment
les systèmes de pensées et donc les différentes stratégies entre factions musulmanes.
https://www.youtube.com/watch?v=3vO9DKAdQto