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Commentaire de TchakTchak

sur Débat entre Jean Robin et le Baron sur les sciences


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TchakTchak TchakTchak 7 janvier 01:32

@Gaspard Delanuit

L’intérêt de la cosmogonie hindoue, décrite par André Couture, est qu’elle nous place à l’intérieur du Yogin Cosmique (le Brahman ?), avec ses cycles d’éveil et sommeil, les Yugas, ou d’inspiration des ressources (eaux, terre féconde, créatures) et d’expiration (dissolution, feux, extinctions, dévastations). Le Corps Cosmique, féminin, étant fait de la Prakrti, tous les éléments organiques de la Nature, mais aussi avec la Mulaprakrti, les principes qui font l’existence de la nature, notamment les trois Gunas (l’harmonie, ou la bonté, l’activité, ou la passion et la paresse, ou l’ignorance). Le Corps Cosmique existant avec l’Etre Cosmique, ou l’esprit, le Purusha, masculin, qui, lui, reste statique.

Alors que la cosmogonie biblique est une mise en scène. L’histoire est faite avec des personnages (Adam et Eve, puis descendance), et non plus par la Nature devenant un décor fait d’éléments, avec un metteur en scène, un deus ex machina qui conduit l’oeuvre. Au lieu de faire partie de l’être/corps cosmique, d’être à l’intérieur de, on est spectateurs du cosmos, à l’extérieur, ce qui n’est pas du tout le même placement, ni la même construction de l’esprit.
En hindouisme, la question du rapport au sacré, posée par Eliade parmi ses œuvres n’est même pas nécessaire, puisqu’ils baignent dans cet Etre/Corps sacré. 
La Taoïsme est de même position, la médecine faisant consubstantiellement partie de la philosophie, puisque notre organisme est construit à partir et en écho de l’Organisme Cosmique, suggéré à partir du Wuxing à rapprocher de la Prakrti ou des San Bao à rapprocher de la Mulaprakrti..

Ce n’est pas pareil d’être en dehors et en dedans. Il y aurait donc deux versants spirituels comme cognitifs à l’élaboration des pensées, pour appréhender l’Image du Monde : celui organique et celui (je trouve mal le terme) analytique.

Reeves remet la science à sa juste place pour percevoir l’image du cosmos, mais je n’en suis pas surpris. J’avais toujours considéré que l’ouvrage de vulgarisation scientifique "Patience dans l’Azur", présente, en creux, la science comme outil d’exploration du réel, comme d’interrogation spirituelle. Ce qu’un Etienne Klein, puisqu’il à déclaré que c’est cette lecture qui l’a orienté vers l’astrophysique, n’a pas capté. 


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