La guerre, avec tout ce que cela comporte comme violence physique et matérielle, n’est que militaire. La guerre peut être aussi économique, sociale, culturelle, psychologique, sexuelle...
En fait, les guerres que mènent les États sur les champs de bataille (lesquels, comme on le voit bien en Irak, sont de moins en moins des théâtres d’opérations militaires, des champs de bataille au sens classique du terme mais des territoires entiers où la soldatesque assaillante ne fait pas de distinction entre civils et militaires) ne sont que l’une des composantes de la guerre totale, globale, permanente qu’ils font, pour leur propre compte, mais aussi pour celui des intérêts particuliers de la classe dont ils sont les représentants et, surtout, les "défenseurs", contre les autres classes et/ou des ensembles d’individus à raison de leurs "particularités" propres - identités - (sexuelles, ethniques...).
Cette guerre totale prend des formes diverses : exploitation économique, sexuelles..., famine, privation de soins, ethnocide, expulsions, déportation, relégation, discrimination, exclusion, ségrégation apartheid, racisme, sexisme....
Être contre la Guerre c’est donc être contre cette guerre totale qui, au nom du capital (avec d’éventuels alibis politiques, religieux, idéologiques..., voire légaux), est menée contre les peuples, c’est-à-dire cette majorité d’individus qui ont le tort d’être du mauvais côté de la barrière, dans le mauvais camp. Mais ce n’est assurément pas refuser de faire la guerre à la Guerre, de lutter, ne serait-ce que pour se défendre, contre l’"assaillant". De se défendre, de lutter... au besoin les armes à la main.
Être contre la Guerre n’implique pas pour autant que l’on soit pour la paix entre les classes. Bien au contraire car être "pacifiste" à l’égard de celles-ceux qui font la guerre au "peuple", c’est capituler, se soumettre, se coucher...